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Réglé [de faine
Ifidore,
tom. i . eod. reg.
1*8.
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c. 4,
Z98 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq jü e,
très-éprouvé au jugement de l’évêque , pour a vo ir
foin des terres, des maiforis, des bâtimens , & de
tous les befoins du monaftere des filles : enforte
qu’elles n’ayent foin que de leurs âmes, 6c ne s?oc-
cupent que du fervice de Dieu, St de leurs ouvrages,,
entre lefquels on compte de faire les habits des moine
s, qui lesioulagcnt.
A ce concile fe prefenta un évêque Syrien de 1&
feèfce des Acéphales,qui nioit la diftinêtion des natures
en Jefus-Chrift, 8c foûtenoit que la divinité
étoit paifible. Il refifta long-tems aux inftruètions
des évêques Catholiques ; mais enfin ilfe convertir,,
8c fut reçu à leur communion. Ce qui les obligea
à ajouter à leurs décrets, une ample réfutation de
cette herefie par l’écriture 6c les peres. On compte
ce concile pour le fecond'de Seville,
Entre les monafteres nouveaux de la province
Bet ique, dont il eft parlé dans ce conc i le , on doit
fans doute compter celui d’H o n o r i , pour lequel-
faint Ifidore écrivit fa réglé. Elle nous fait voir
combien il entendoit 6c cherifToit la v ie monafti-
qu e , 6c peut bien fervir à l’intelligence des autres,
particulièrement de la réglé de faint Benoît. Saint
Ifidore veut que la clôture du monaftere foit exaôte,
ôc que la métairie en foit éloignée ; que les cellules
des freres foient près de l’églife , l’infirmerie plus
loin , le jardin dans l’enclos. On éprouvera les n o vices
pendant trois mois dans le logement des hôtes
: ils donneront tous leurs biens aux pauvres, ou
au monaftere; 6c promettront par écrit de demeurer
danslamaifon. Ceux que leursparensy auront don-
L i v r e T r e n t e - S e ’p t i e ’m e . 1 9 9
«tez , feront engagez pour toujours. On n’aura aucun
égard à la condition precedente : car on doit
recevoir toutes fortes de perfonnes, même des ef-
claves, fi leur maître y confient : 6c des hommes
mariez, pourvu que la femme de fon côtéfaiTe voeu
de continence. Les moines feront tous les an s , à la
Pentecôte , leur déclaration , qu’ils ne gardent rien
en propre. Aucun ne fe retirera pour viv re reclus
dans un logis feparé , de peur qu’i ln e le fa f fe parpa-
reife ou par vanité : aucun ne fe chargera des affaires
d e fes parens.
Un moine doit toujours travailler de fes mains ,
fuivant le precepte de faint Paul, 8c l ’exemple des
patriarches, de faint Jofeph, 6c des apôtres. Chacu
n doit travailler, non feulement pour fa fubfif-
tance , mais pour celle des pauvres. Ceux qui fe
portant bien ne travaillent p o in t , pechent doublement
p a r l ’oifiveté 6c par le mauvais exemple. Ceux
qui veulent lire fans travailler, démentent la leèture,
qui leur ordonne le travail. Ceux qui feignent d’être
malades, pourne point travaillerfontplus à plaindre
que les vrais malades, puifqu’ils font malades de
l ’efprit ; 6c ils doivent être châtiez , fi on les découvre.
Cet te réglé preferit pour chaque jour environ
fix heures de tra va i l , & trois heures de leèture, Les
moines travailleront au jardin , 8c à préparer leur
nourriture; 8c bifferont au ferfs les bâtimens 8c la
culture des terres.
L’abbé doit être d’un âge meur , éprouvé dans
routes les vertus. Il pratiquera le premier tout ce
qu’il preferit aux autres, il fera des conférences
P p i j
c. 6.
1. Thefi, III«
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