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176 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
599. tinuer cette pourfuite. Envoyez-nous ici les coupables
, ajoûte - t - i l , fi l'on peut les y convaincre : mais
comme je le c roiimpof fible, vous devez les punir
févéremenc fur les lieux. J'efpere que le préteur L i bertin
vous prêtera fecours ; mais quand le juge
feculier s’y oppoferoit , vous ne devriez pas mollir
en une telle occafion. On ne fçait de quelle efpece
font les peines r igoureufes, dont parle ici faint Grégoire
: toujours pa ro î t - i l , que les évêques faifoienc
empriibnner pour certains crimes,
x x m . Saint Grégoire ayant appris , qu’il fe devoit te-;.
Précaution . • 1 \ . . 1 > / a •
c o n t r e Le c on c i - mr un concile a C. P. craignit que 1 e v equeCy r ia -
i c «Je C . P . . / 1 ° r . 1 - r r ' que ne s en prévalut : pour faire autorner la preten-
"v n . Epï/î. 7* . j • . r 1 1 il * * 1
(ni. z. - tion de titre d eveque univerlel, G e l t pourquoi il
écrivit aux principaux évêques, quide voient aiufter
à ce concile : fçavoir Eufebe de TheiTalonique y
Urbicus de Duras , André de Nicopoli , Jean de
Corinthe , Jean de Juftinienne, Jean de Crete, Jean
de Lariife, tous métropolitains : 8c à piufieurs autres.
Il reprend dès l’origine , la prétention de Jean le
jeû neu r , Sc ajoute : Je vous exhorte 8c vous con-
fèille, qu’aucun de vous ne confente jamais à c e titre,
ne reçoive aucun écrit où il fo i t , 8c ne l’autorife par
fa foufcription. Car fi un évêque effc univeriel ,
comme il prétend, il refte que vous ne ioyez point
évêques. De plus, nous avons appris que vous etes
appeliez à C , P. C ’eft p ou rqu o i , de peur qu’on ne
prenne occafion de vôtre concile , pour vous fur-
prendre; quoique l ’on ne puiffe rien faire de vala^
b le , fans l’autorité du faint fiege gvertis : toutefois je vous Sc vous conjure devant D i e u , de ne cedneri
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’me : mm
n i aux perfuafions, ni aux carelfes , n i aux promef-
l e s , ni aux menaces : mais d’avoir devant les yeux le
jugement éternel, 8c derefifteravec une fermeté pa-
f torale, à celui qui vpudroit divifer l’églife. Et quand
même il ne feroir point queftion de ce titre odieux
foyez vigi lans, pour empêcher que l ’on n’ordonne
rien au préjudice de quelque fiege , ou de quelque
perfonne : 8c que les canons ne foient point bleflezj
Car fi quelqu un manquoit a quelque choie, du contenu
en cette jettre , il feroit retranché de la communion
de faint Pierre. Cet te lettre eft de l ’indict
ion fécondé , en 599.
s A u commencement de l indièt ion troifiéme,’
c eft a-dire, au mois de Septembre de la même année
599. Saint Grégoire écrivit à l’empereur Maur
ice, pour le remercier de trente livres d’or , qu’il
avoir envoyées aux pauvres de Rome , par un de
les officiers. Il les a fidelement diftribuées , dit
faint Grégoire, aux évêques 8c aux autres pauvres.
Et parce que piufieurs religieufes font venues en
cet tevi l le, fuyantde diverfes provinces : nous avons
mis dans des monafteres, celles qui ont pu y trouver
place, les autres demeurent à part , 8c viv ent
rort pauvrement. Nous avons donc cru leur devoir
donner ce qui ref toit , après avoir aflîfté les aveug
le s , les eftropiez, 8c les autres invalides. On a
l 1 diftribué la paye aux foldats : ce qui a fait
celier les murmures, 8c attiré des a&ions de gra- '
ces. Çes evêques comptez entre les pauvres ,étoient
apparemment ceux qui étant chaffez de leurs fié-
ges par les Lombards , fe réfugiaient à Rome,
Tome F I I I . Z
A N. 59^.
X X ÏV .
Aumônes en»
voyées de C, Pv
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