
A n . 599.
X .
Cy r iaq u e env
o y é en Gaule,
Sup. x x x v . 4 5 .
x x x v i . i ,
t u . E p iji. n i .
1 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
¡Dion. Il faut les appeller 8c leur montrer par l’écriture
fainte , qu’il n’eft pas permis d’adorer ce qui cil;
fait de main d’homme. Puis ajouter, que voyant
l’ufage légitimé des imag es , tourne en ado ra t ion ,
vous en avez été indigné , 8c les avez fait briier.
Vous ajouterez : Si vous voulez avoir des images,
dans l’eglife , pour vôtre in f t ru d io n , pour laquelle
on les a faites anc iennement , je vous le permets
volontiers. Ainf i vous les adoucirez , 8c les ramènerez
à l’union. Si quelqu’un veut faire des images
ne l’empêchez pas : détendez feulement de les adorer.
La vûë des hiftoires doit exciter en eux la com-
p on d ion : mais ils ne doivent fc profterner , que;
pour adorer la Sainte T r ini té. Je vous dis tout ceci
par l’amour que j ’ai pour l ’eglife : non pour afroi-
blir vôtre z e l e , mais pour vous encourager dans.
vô t re devoir.
L ’abbé Cyriaque étoit renvoyé pour la reformation
des abus, dont faint Grégoire s’étoit plaint a-
faint Virg i le d’Ar le s , 8c à la reine Brunehaut. Le
pape écrivit pour cet effet une lettre circulaire, a.
quatre des plus confiderables évêques des Gaules,
Syagrius d’Autun , Etherius de L io n , Virg i le d’A r les
3c Didier de Vienne. J’ai appris, dit-il , que
dans les Gaules on conféré les ordres facrez par fimonie.
C ’eft chercher feulement le vain titre du
facerdoce , 8c non pas la charge : car il s’enfuit delà
, que fans examiner les moeur s , l’on ne juge digne
, que celui qui offre de l ’a rg ent , 8c qui pour
cela même , en eft plus indigne. Comme il faut
amener au faint autel celui qui s’en é lo ig n e , étant
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recherché: ainfi il en faut chafler bien loin celui A n . J99<
qui s’empreffe de lui-même. Après avoir ainfi acheté
, on eit obligé de revendre; on ne fonge plus à
cette parole divine : Vous avez reçu gratuitement,
donnez gratuitement. Souvent le démon furprend
par une apparence de pieté, perfuadantde recevoir
de la'main des riches , pour donner aux pauvres.
Mais ce n’eft pas une aumône , de diftribuer aux
pauvres le bien mal acquis; 8c il n’y a aucun mérité
à bâtir des monafleres ou des hôpitaux, du prix
des ordinations. Autre chofe eft de faire l’aumône
pour reparer fes pechcz ; autre chofe de commettre
des pechez pour faire l’aumône.
J ’ai appris aufti que quelques ambitieux fe font
couper les cheveux , fi-tôt qu’un évêque eft mo r t ,
8c de laïques deviennent tout d’un coup évêques.
Quel bien peuvent faire à leur troupeau , ceux
qui ofent prendre la place de maîtres , avant que
d’avoir été difciples. Quelque mérité qu’ait un
h om m e , il faut qu’il foit auparavant exercé aux
fondions ecclefiaftiques, dans tous les ordres diffe-
rens. il eft é c r i t , que les diacres doivent être éprouv
e z , avant que de fervir : combien plus celui qui i.nm.m.10,
doit prier pour le peuple ? Il n’y a donc aucune
exeufe contre le precepte de faint Paul , qui défend
d ’ordonner un neophy t e , ou de fe hâter d’impofer
les mains. Car il faut à prefent tenir pour neo- i.3ïm.rn.i.
phyte , celui qui eft nouveau dans l ’habit de la A “ *
religion. ^Et il ne faut point alléguer de coutume:
puifque ce qui eft mauvais doit être corrigé , 8c
iion pas pris pour exemple. L’habit de relig ion,
T i j