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Joan» xi. 4.
Joan, x i . 34.
X X I X .
Maladie de
S.Gregoiie.
186 H i s t o i r e E c c I ï s u s t i q j e :
cfié des figues hors delà faifon. Qu ’il dit, qu’il ignore
le jour & l’heure du jugement. Qu’il du à la Vierge
fa mere : Q u ’y -a - t - i l entre vous ôc moi ? mon heure
n’eft pas encore venue. Q u ’il d i fo i t , parlant de
Lazare mort -, où l ’avez-vous mis ? Surquoi faint
Grégoire rapporte principalement les autoritez de
faint Auguftin. Il ajoute :.Il eft très-manifefte, que
quiconque n’eft pas Neftorien j ne peut être Agno ï -
te En quoi il montre l’abfnrdité de cette herefie..
Car les Agnoïtes faifoient partie des Eutychéens >.
qui accufoient les Catholiques de Neftoranifme, Se
toutefois retomboient dans cette herefie ,, dont ils
avoient le plus d’horreur. Saint Grégoire dit enfui-
t e , que le diacre Anatol ius, fon nonce £i#;C. P. lu i
avoit propofé une autre queft ion, en difànt: Que
répondrai-je, il l’on m’objeéte, que comme Jefus-
Chrift étant immo r te l , a bien voulu mourir pour
nous ; ôc étant éternel , a bien voulu fe foùmettre
au tems : ainfi la fageife de D ieu s’eft chargée de
nôtre ignorance, pour nous délivrer de l'ignorancei
Je né lui ai pas encore répondu ûir ce p o in t , dit
faint Grégoire, ayant été retenu jufques ici par une
griéve maladie : mais je comtnence par lefecoursde
vos prierçs, à recouvrer laiànté. Au r e f t e , je v o u s
avertis,, que nous manquons fort ici de bons in-
terpretes. Nous n’en avons point qui fçachent rendre
le fens ils.veulent toujours, traduire mot à mot t
enforté que nous avons bien d e là peine ¿entendre
leurs traduébions. C et te lettre eft du mois de Février,
iridiéfcion troif iéme, c ’eft-ià-dire <ioo.
Dans une autre du mois de Juillet de la même
If
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’ m e . 1 8 - 7
an n é e , i l dit à faint Euloge : 14 y a près de deux
ans, que je fuis au lit ayant la goûte aux pieds ,
avec de fi grandes douleurs», qu’à peine les jours de
f ê t e , puis-je être levé pendant trois heures, ôc cé lébrer.
la melle. Nous avons vu que la meife étoit
longue , félon l’ordre Romain ; ôc quelquefois on
comprenoit ibusce nom tous les offices divins. Saint
Grégoire continue : Auifi-tôt après , je fuis contraint
de me recoucher avec une douleur violente.
Elle eft quelquefois moindre , quelquefois exceifi-
y e : mais jamais fi fo ible , qu’elle ceife ; ni fi forte,
q u ’elle me faife mourir. Il en écrivoit fix mois après
à fon ami Venance : qui avoit quitté l’état monafti-
que pour fe marier , ôc qui étoit auffi tourmenté
des goûtes. Que devons-nous fa i r e , dit-il , dans
ces douleurs, linon nous fouvenit de nos pechez,
& rendre grâces ¿D ie u ? puifqu’il nous purifie en
affligeant cette chair , qui nous a tant fait pecher.
L a peine prefente, fi elle nous conver t i t , eft la fin
de la faute precedente , finon c’eft le commencement
de la peine fuivante. Il faut donc bien prendre
g a rd e , que nous ne paffions d’un tourment à
d ’autres ; ôc confi-derer la bonté de Dieu , qui nous
menace de la mor t , que nous méritons, fans nous
la donner: pour nous imprimer une crainte iàlu-
taire de fes jugemens. Combien de pecheurs font
demeurez plongez dans leurs crimes jufques à la
mort fans fouffrir feulement un mal de tctè; & o n t
été tout d’un coup frappez ôc livrez au feu de I’efià
fer ? C ’eft ainfi que faint Grégoire profitoit de fa
maladie, ôc de celle de fon am i , pour l ’exciter à
A a ij
An- 600.
muEpiJt. 3J*
Sup. n. 6-
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Sup. lin. xxx. n,
2.0.
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