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An. 601. Que fi quelqu’un de vous montre en cette occa-
fion , de la lâcheté ou de la foiblefle : qu’il fçache
que devant Dieu il fe rend coupable-des mêmes
crimes. C eft ainfi que faint Grégoire prenoit loin
des eglifes d A f r iq u e , Si y exerçoitlon autorité.
Affaires de ha f eine Brunehaut Si leroiTheodor ic fon petitr
™«. fils} envoyèrent à Rome Burgoalde Si Varmaricaire
leurs ambaffadeurs, pour traiter de plufieurs affaires
avec le pape faint Grégoire ; entre autres de la
s. p a ix , qu’ils vouloient faire avec l ’empire. Ils lui
parlèrent auffi d’un certain évêque lujet à des
maux de tete , qui alloient jufques au délire ; Si par
confequent ne lui permettoient pas défaire fes fonctions.
Sur quoi faint Grégoire écrivit ainfi à Ethc-
rius archeveque de Lion , qui fans doute étoit le
ï i .Epifi.y. métropolitain : Il n’eft pas permis d’ordonner un
autre eveque a la place d’un évêque vivant . Si maigre
l u i . quand c eft la maladie Si non le crime ,
qui le rend incapable de fes fondions. Mais fi fâ
maladie a des intervalles, il doit lui-même preien-
ter requête , pour demander un fucceffeur : auquel
cas on le pourra ordonner , à la charge de donner
a 1 ancien fa iubfiftance , aux dépens de la même
églife. Que s’il ne revient jamais en fon bon fens r
i l faut choifir une perfonne fidelle Si capable, pour
prendre foin du gouvernement des ames , de la dif-
cipline Si du temporel de l’églife ; 8i s’il furvit à
l ’évêque malade, il fera ordonné à fa place. Quant
aux ordinations des prêtres Si des clercs, s’il eft ne-
ceffaire d’en faire dans cette églife , elles vous feront
refervecs. On voit ici, que le coadjuteur, m ême
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m e . m ___
avec I’efperance de fucceder , n’étoit pas pour cela A n
ordonné évêque.
A la fin de la lettre à Brunehaut, faint Grégoire
déclaré, qu’il a donné les privilèges qu’elle lui
avoir demandé pour les deux monafteres ôi_l’hôpital
qu’elle avoir fondez à Autun. Mais ajoute-t-il,
de peur que les évêques des lieux ne fuppriment
quelque jour ces décrets, qui leur défendent certaines
chofes : vous devez les faire inferer aux aêtes
publics , Si les conferver dans vos archives royales,
comme ils font dans les nôtres. Cette lettre eft du
mois de Novembre 6 oi .indi&ion fixiéme. Enfuite
font trois privilèges. Le premier adreffé à Sena- f f ia
teur prêtre adminiftrateur de l’hôpital , fondé à
Autun par l ’évêque Syagrius Si la reine Brune-
haut , Si abbé du monaftere qui y étoit joint.
Saint Grégoire défend à qui que cefoi t ; même aux
rois Si aux évêques de diminuer en rien les biens
de cet h ô p i ta l , ou d’en détourner l ’ufage. Après
la mort de l ’a b b é , le roi choifira le fucceffeur du
confentement des moines, mais gratuitement. L ’abbé
ne pourra être dépofé par l’évêque d’Autun,
qu’il ne foit affilié pour le juger , de fix autres
évêques, Si il ne pourra lui-même être élu évêque,
demeurant abbé , de peur qu’il ne détourne les-
biens de l ’hôpital. Il y a enfuite une menace de
privation de toute d igni té , contre ceux qui donneront
atteinte à ce privilège. Quelques-uns croyent
que cette claufe a été ajoutée depuis ; car i l eft y.
bien certain que faint Grégoire ne fongeoit pas à iiiUms’attribuer
jurifdiétion fur les puiffances féculieres :
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