
'*3 o . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tentait de témoigner plus d’amitié à ceux qui fe fai-
foient Chrétiens, comme aiTociez avec lui au royaume
celefte.Car il avoitappris des"millionnaires R o mains,
que le fervice de Jefus-Chrift doit être vo lontaire.
Alors il leur donna dans fa capitale , un
lieu convenable , pour établir un iîege épi fcopa l ,
avec des biens fuffifans.
Cependant Augul lin pafla en France, & vint à
Arles , où il fut ordonné évêque , pour la nation
des An g lo is , par l’archevêque Virg i le -, 6c retourna
auffi-tot en An g le te r r e , où il baptifa plus de dix
mille Anglois à la fête de No ë l de la même annee
597. indiétion première. Il envoya à Rome le prêtre
Laurent , avec le moine Pierre, porter au pape faint
Grégoire les heureufcs nouvelles de tout ce qui s’e-
toit paifé ; Sc en même-tems plufleurs art icles, fur
lefquels il leconfultoit .
Av an t que faint Grégoire reçût ces nouvel les , il
écrivit une grande lettre à la reine Brunehaut , ou.
il la remercie de la charité qu’elle a exercée envers
Auguf t in, qu’il qualifie deflors évêque; & la lettre
eft du mois d’O & o b r e , indi&ion première , la même
année ¡¡Ég§ La même lettre contient quatre autres
articles. Premièrement , faint Grégoire déclare
avoir agréable le defir d e là r e ine , qui demandoic
le pallium, pour Syagrius évêque d'Autun. L ’empereur
m êm e , ajoûte-t-il , y confent'comme j ’ai
appris de mon d ia c r e , qui étoit nonce auprès de
lui. Mais il s’y eft trouvé plufieurs obftacles ; celui
qui étoit venu pour recevoir le pallium, eft enveloppé
dans l ’erreur des Schifmatiques : vous n ’avez
L i v r e T r e n t e -S i x te‘m e .’ 1 3 1 -------——
pas voulu qu’il parût que nous l’eulfions accordé à A n. 597.
vcitre priere : enfin Syagrius ne l ’avoit »pas demandé
, quoique ce ioit l'ancienne coûtume, de n’accorder
le pallium, qu’à celui qui le mérité, & qui le
demande inftamment. On voit ici les conditions
requifes pour le pallium ; la demande pour l’impét
ran t , le confentement du roi , & même de l’empereur
, pour un évêque qui n’étoit point fon fujet.
Saint Grégoire commit le prêtre Candide , reéteur
du patrimoine de Gaule, pour achever les formali-
tez neceffaires en cette affaire du pallium de Syagrius;
& elle ne fut confommée, que plus d’un an
après.
Le fécond article de la lettre de faint Grégoire,
à Brunehaut, eft pour reprimer les ordinations fi-
moniaques. Le troifiéme eft touchant les Schifmatiques
, qui fous prétexte de défendre le concile
de Calcédoine, cherchoient à fe fouftraire à la
difcipline de l ’églife. Ils croyent plus à leur propre
ignorance , dit faint Grégoire , qu’à l ’églife univer-
fclle, & aux quatre patriarches. Mais quand j ’ay
demandé à celui que vous m’avez envoyé, pourquoi
il étoit feparé de l’égli fe, il a avoüé qu’il l’ignoroit ;
&c a paru n’entendre , ni ce qu’il foûtenoit , ni ce
qu’on lui difoit Le quatrième article , eft pour
abolir les reftes de l’ido lât r ie , qui fe trouvoienc
dans les états des jeunes rois : où grand nombre de
Chrétiens frequentans les églifes, ne laiffoient, pas
de rendre un culte aux démons , immolant aux
ido le s , honorant des arbres, & facrifiant des têtes
d animaux, Ces idolâtres étoient apparemment en ■