
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' ' Cependant fur ce qui a voit été dit,que tout l’Oc-
**55' rident anathematifoit le T y p e , T ro ïle dit : Eft-il
beau de noircir la réputation de l ’empereur ? Saint
Maxime dit : Dieu pardonne à ceux qui ont pouiTé
l ’empereur à faire le T y p e , & à ceux qui y ont con-
fenti. Q ui font-ils rep r itT ro ïle ? Ils répondit: Les
ecclefiaftiques l ’y ont pouffé,& les magiftratsy ont
confenti: & la honte en rejaillit fur l’empereur, qui
e it innocent & pur de toute hercfie. Mais confeil-
le z-lui de faire comme fon ayeul d’heureufe mémoire.
Là-deifus, il leur raconta comme Hcraçlius
xixyiii. a voit defavoué l’ecthefe. Ils branlèrent la t ê te , &
ayant quelque tems gardé le iîlence , ils dirent :
T o u t eft plein de difficultez infurmontables. Enfin
après s’être faluez de part & d’autre , ils fe fepare-
rent honnêtement,
intci- Le farnedi fu iv a n t , on amena encore au palais
faint Maxime, & fon difciple Anaftafe. D ’abord
on fit entrer Anaftafe dans la fale du c o n fe il, où
étoient les deux patriarches: fçavoir Pierre d eC .P .
& Macaire patriarche titulaire d’A n t io c h e , refi-
dant à C . P. Monothelite fo r t zélé. O n amena
Con ftan tin & M en a s , qui accufoient faint Maxi*
m e , & vouloient qsa’Anaftafe conv int de ce qu’ils
difoient. Mais il dit hardiment au fcnat : Vous
faites entrer C onftantin dans la fale fecrete du palais
? I fn ’eft ni prêtre ni moine, c’eft un tribu,n des
iperiacles. O n connoît en Afrique & à Rome les
femmes qu’il entretcnoit quand il y v in t. T o u t le
monde fçait les fourberies qu’il employa pour fe
cacher. T an tô t il difoit -que c’étoit fes foeurs :
tantôt
L i v r e t r e n t e - n e u v i e ’ m ï ; J 3 7
tantôt qu’il les avoit amenées, de peur qu’elles ne “ 7 "—
communiquaifent à l'églife de C .P . Lorfqu’il n’aura N'
plus dequoi fournir à fes débauches, & qu’il fe trouvera
dans un pais 011 il foit inconnu, il recommencera
à en faire autant. O n demanda à,Anaftafe, s’il
avoit anathematifé le T yp e : il l’avoiia, & foûtint,
qu’il avoit eu raifon de le faire ; & après qu’il eut
répondu à plufieurs queft 10ns, on le fit fortir de la
falle.
O n fit entrer faint M a x im e , & T ro ïle lui dit .:
Abbe dites la vérité , & l’empereur aura pitié de
vous. C ar fi nous en venons à un examen dans les
formes, &c qu’un feul ch e f d’accufation foit véritable,
la loi vous condamne à mort. Il répondit.:
Je 1 ai deja di t , & je le dis encore , fi une feul eft
véritable Satan eft Dieu. Mais faites ce qu’il vous
plaira : en fervant Dieu ori ne me peut nuire.Troïlc
lui d it:N ’avez-vous pas anathematifé leType? Il répondit
: Je vous ai déjà dit plufieurs fois, que je l ’ai
anathematifé. T ro ïle reprit: Vous avez anathematifé
le Type? vous avez donc anathematifé l’empereur
? Saint Maxime répondit: Je n'ai point anathe-
rnatifé l’empereur, mais un écrit contraire à la fo i
Catholique. Où a -t-il été anathematifé, ditTroïle?
A u concile de Rome, répondit faint Maxime, dans
J’égli fe du Sauveur,& dans celle de la mere de Dieu.
Alors le prefet lui dit : Communiquez-vous avec
cette églife ici ou non? N o n , répondit-il .Pourquoi?
Parce qu’elle a rejetté les conciles. Comment
donc , reprit T ro ïle , les met-on dans les D ip ty ques
? Saint Maxime répondit : Et à quoi fervent
Tome V I I I . Y y y