
] H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e * .
........... Co lman objecta l’autorité du fçavant Ànatolius,
* dc faint C o lom b an ,& de fes fucceiTcurs,qui avoient
' S??. i,t. nu. f ait £[es miracles. V ilf r id répondit : Q u ’avez-vous
de commun avec A n a to liu s , dont vous ne fuiviez
p oint les réglés, & n’avez point reçu Ton cy cle de
d ix -n e u f ans. Quant à vôtre perc Colomban 8c fcs
feétateurs, je pourrois répondre, qu’au jour du jugement,
plufieurs diront a N . Seigneur, qu’ils ont
vni.it. fait des miracles en fon nom ; & il leur répondra ,
qu’il ne les connoît point. Mais Dieu me garde de
parler ainfi de vos peres : il vaut mieux en ce qu’on
ig n o r e , croire le bien que le mal. Je ne nie donc
pas, que c'étoit des ferviteurs de D ie u , qu’ils lui
etoient agréables ; & qu’ils l ’ont aimé dans leur
¿implicite ruftique accompagnée de bonne intention.
Je ne croi pas, que cette obfervance de la
pâque leur ait beaucoup n u i, tant que perfonne ne
leur a montré les réglés plus parfaites ; 8c je croi
qu’ils les auraient fu iv ie s , comme ils ont fuivi les
Sup. liv . commandemens de Dieu,qu’ils connoiifoicnt. A p -
xv' f 45’ paremment V ilfr id ne fça voit p a s , que faint C o lomban
étoit bien averti fur ce point. Il continue :
Mais pour vo u s , vous pechcz fans d o u te , fî après-
avoir oüi les décrets du faint fiege ; ou plûtôt de
l ’églife univerfelle , autorifez par l’écriture, vous
les méprifez. Quelques faints qu’ayent été vos peres
, font - ils préférables à l’églife répandue par
toute la terre ? eux qui étoient en fi petit nombre ,
dans un coin d’une iile écartée. Quelque faint que
Hatth.xvi. ii. fû t C o lom b an , pou vo it-il être préféré àu prince
des A p ô tr e s , à qui le Seigneur a dit : T u es Pierre,&
L i v r e t r e n t e -k e ü v f é’m e . g â f
&c fur cette pierre je bâtirai mon églifei& les portes I— ----- —
de l ’enfer ne prévaudront point contre elle, & je te tf<r4 *
donnerai les clefs du royaume des deux. - '
Alors le roi dit : Elt - il v r a i, Colman j que le
Seigneur ait ainfi parlé-a Pierre| O ï ï i , leigneur ,
repondit-il. Et. le roi : Pouvez-voüs*nibrttrer,qué
vôtre Colomban ait reçu une pareille puiflance >
l'ion , dit Colman. Et le roi continua ; Convenez^-
vous de part & d autre, que cela ait été dit principalement
a Pierre, & que lé Seigneur lui ait donné
les clefs du royaume dès deux ? Oüij répondirent-
ils, nous en convenons. Alors il conclut ainfi • Èt
m o i,'je Vous dis r que je ne veux point ni’oppofer
a ce portier du ciel, 8c que je veux obéir à les ordres
de tout mon pouvoir : de peur que quand j’arrive-
rai a la porte du royaume des d e u x , je ne trouve
perfonne pour me l’ou v rir , fi celui qui en tient les
clefs m e t contraire. - C e difeours du roi fut approuve
de tous les affiftans, & ils le rangèrent tous
* a la meilleure obfervance.
La diipute étant finie l ’alTemblée fe fepara. A g il- x x x v i i .
^ /rt £ retira chez lui : Colman voyant fort parti d;Angjemré'sllfc
meprife retourna en Irlande, avec Ceux qui te v o u - IW* IU' g l<*
lurent fuivre , refolu de confulter avec lès fiens,
ce q u il devoit faire.^ Ceadda quitta le parti des
Irlan dois, 8c retourna a ion fiege , perfuadé qu’il
falloir fuivre les obfervanccs catholiques. Cette
ailemblee le tint l’an 66 4. qui étoit la vingt-deu-
xieme du R o i O fu i, 8c la trentième de 1 epifeopat
des Irlandois en Angleterre. Car faint Aidan fut Sup. liv. xxxY.ni,
eveque dix-fept a n s , Finan dix an s , & Co lman ”' IS'
^'ome V I I I . F f f f