
BiSaiS Sá
11k ; ■
D I S C O U R S
S U R L ' H I S T O I R E
D E S
S I X P R E M I E R S S I E C L E S
DE L 'E G L I S E
LE le&eur efl: maintenant en état de juger fi j’ai tenu parole î
& fi j’ai m ontré, comme j ’avois promis dans la préfacé ,
que la religion Chrétienne eft purement l ’ouvrage de D ieu.
O n a vû quelle s’eft établie en peu de tems par tout l’Empire
Romain, & même au-delà : non feulement fans aucun fecours humain
, mais malgré toute la refiftance des hommes. Dès le tems
de S. Irenée & de Tertullien, c’eft-à-dire dès la fin du fécond fiecle,
tout étoit plein de Chrétiens :non feulement de particuliers, mais
d’égüfes nombreufes, conduites par despafteurs, & unies par une
eorrefpondancemutuelle. D ’où étoient-elles venues? n etoit-ce pas
ces mêmes peuples depuis tant de fiecles plongez dans l’idolâtrie &
la débauche, qui les avoitainfi changez tout à coup? qui leur avoit
fait méprifer les coutumes de leurs peres , quitter des religions qui
favori foient toutes leurs paifions, &embraffer une vie fi ferieufe&
fi pénible ? Il falloit qu’ils' euifent vû d’étranges merveilles , &
qu’ils euifent été terriblement frappez des miracles & des vertus de
ceux qui annonçoient cette nouvelle Religion.
Mais encore que leur promettoit cette Religion? Rien de prefent
îii de fenfible : une vie future, des biens invifibles; & en ce monde
des perfecutions & des périls continuels. Vous avez vû comme les
Chrétiens ont été traitez pendant trois fiecles entiers. Je ne me fuis
pas contenté de dire en general , qu’il y eut un grand nombre de
martyrs, ni de rapporter leurs noms & les principales circonftances
de leur martyre. Je vous les ai mis devant les yeux ; je vous ai
•rapporté les aétes, c’e f t -à -d ir e , les procès verbaux de quefi-
I.
E ta b liiT em en t
d iv in d u c h r if *
t ia n iim e .
Iren. lih.i. r.3.
Hift. Ub. v. n. 8.
TertulL apoU
r. 27.
v. Moeurs• Chr*
n14*