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1 4 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e -
O n en convint * 8c à ce concile fe trouvèrent
fept évêques Bretons, ôc plufieurs hommes très-
fçavans de leur plus fameux monaitere nommé Ban-
cor, dont Dinôth étoit alors abbé. Ce monaftere
étoit il nombreux , qu’il étoit divifé en fept parties,
dont la moindre contenoit trois cens moines : ôc
ils vivoient tous du travail de leurs mains. Il étoit
fitué dans le pais de Galles : & il ne faut pas le confondre
avec un autre monaftere du même nom de
Bancor , iitué en Irlande en laprouinced’Ultone.
Av an t que de venir au concile, les Bretons allèrent
confulcerun anacorete , qui étoit entre-eux en
grande réputation defageife ôc de fainteté ; ôc lui
demandèrent s’ils devoient écouter Auguftin , ôc
quitter leurs traditions, Il répondit : S i c ’eft un
homme de Dieu , fuivez-le. Et comment leconnoî-
trons-nous , dirent-ils ? L’anachorete répondit: Le
Seigneur a dit : Soumettez-vous à mon joug, ôc apprenez
de moi , que je fuis doux ôc humble de
coeur. Si cet Auguft in eft t e l , il faut croire qu’il
porte le joug de Jefus-Chrift, ôc qu’il vous y voudra
foumettre : s'il eft fuperbe, il eft clair qu’il n’eft
pas de Dieu , ôc vous ne devez point vous mettre
en peine de fes difeours. Comment le diftingue-
rons-nous, dirent-ils? Faites enforte, répondit-il,
qu’il vienne le premier avec les fiens au lieu du
conci le: s’il fe leve quand vous approcherez, fça-
chez que c’eft un ferviteur de jefus Chrift , ôc lui
obéiifez : s’il ne fe leve pas , quoique vous foyez
en plus grand nombre, méprifez-le, comme il vous
méprifera. En arrivant au concile , ils trouvèrent
L i v r e T r e n t e - S i x î e ’me . 144
Auguft in aflîs : alors emportez décoléré ils I(e jugèrent
orgueilleux , fuivant le difeours de leur anacorete,
& s'étudièrent à le contredire en tout. Il leur
dit : Quoique vous ayez bien des pratiques contraires
à nôtre ufage, qui eft celui de l’églife univer-
felle , je ferai content h vous voulez me croire fur
trois points : de ceiebrer la pâque en fon tems ,
d ’adminiftrer le baptême , fuivant l’ufage de l’églife
Romaine, & de prêcher avec nous aux An-
glois la parole de Dieu : à ces conditions nous
tolérons tout le refte. Les Bretons répondirent ,
qu’ils n’en feraient r ien, ôc ne le reconnoîtraient
jamais pour archevêque, difant en t r e -eu x : Si
maintenant il n’a daigné fe lever devant n o u s ,
quand nous lui ferons une fois fournis, il nous comptera
pour rien. Saint Auguftin leur dit : Vous n’av
e z pas voulu avoir la paix avec vos freres , vous
aurez la guerre avec vos en n emi s , ôc vous recevrez
la mort parles mains des Anglois , à qui vous n’av
e z pas voulu enfeigner le chemin de la vie. La
prophétie fut accomplie long-tems après la mort
de faint Auguftin ; car Edilfrid roi des Anglois,marcha
avec une grande armée contre la ville de Caer-
leon , ôc fit un grand carnage de Bretons, commençant
par les évêques ôc les moines,qui prioient pour
les combat-tans, ôc dont il y eut environ douze cent
de tuez.
Des l’année 604. l ’archevêque Auguftin avoit
ordonné deux évêques Mellit ôc Jufte. Il envoya
Mellit prêcher dans la province des Saxons orientaux,
féparée de celle de Cane par la Tamife. Lon-
H h ij
tv.
Fin de iaint
Auguftin de ~
Cantorberi.
Beda,ii.bift,c>
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