
$oo H i s t o i r e E c c l e s t a, s-t i o u e.’
trois fois la femuinc api es tierce, il mangera toujours^*
en communauté, ôc lans diûin&ion , auffi pauvre-
ment que les autres. Leur nourriture fera d'herbes
Sc de legumes ; 8c aux jours folemnels, quelquefois
avec les herbes, de la chair la plus legere, ce que
j'entends des volailles. Celui qui Voudra s’abftenir
de chair 8c de vin , le pourra. C eft qu’il y avoir des
reftes de Prifcillianiftes en Efpagne. On dînera depuis
la Pentecôte jufques au commencement de l’automne
: le refte du tems ,. il n y aura que le fouper :
le careme on jeûnera au pain 8c a l’eau. Il fera perdrais
de jeûner en tout tems,. hors le dimanche. Les.
moines ne porteront point de linge , 8c n’auront en
leurs habits ni propreté, ni négligence,affrétée, ils
n’uferont du pain, que par neceffité en maladie. Ils
coucheront tous en même chambre, s’il eft poffible,..
au moins dixcnfemble , 8c la chambre fera toujours,
éclairée.
On ne chaflera point un moine , pour quelques
fautes 8c quelques rechûtes que ce foi t , de peur de
l ’expofer à de plus grandes tentations : mais on lui
fera faire penitence dans le monaftere. Cet te réglé
fait un grand dénombrement des fautes plus légères
ou plus graves. Les premières font de furpri-
fe 8c de foibleffe, les autres de mal ice. . Celles-ci
font punies à la difcretioa de l’abbé : au lieu que
pour les plus legeres , il n y a que l ’excommunication
de trois jours. C c t o i t , comme dans la réglé
de faint Ben o i t , une feparation de la communaut
é . pendant laquelle le moine coupable demeuroic
enferme , fans qu iLfut. permisa perfônne de l’aller
L i v r e T r e n t ê-S e p t i e ’ m e : 3 0 ï
voir ,de lui parler,de prier, ou manger avec lui. Son
cems étant f in i , l ’abbé lui donnoit T’abfblution fo-
lemnellement dansl’églife.
Cette regle marque afTez en d é ta i l , les fonôtions
de tous les offitiers du monaftere. Le prévôt étoit
comme un procureur pour les affaires du dehors:
le cuftode ou facriftain avoit le foin de l’églife :
un autre du veftiaire 8c des meubles : le portier des
hôtes •• le cellerier, des provifions de bouche, des
greniers 8c du bétail : les femainiers, du fervice des
tables : un autre , des travaux du jardin : un autre,
d’inftruire les enfans donnez au monaftere : un aut
re , de diftribuer les aumônes. Le monaftere avoit
une maifon dans la v i l l e , ,o ù refidoit un ancien
avec deux jeunes. Le moine envoyé dans un autre
monaf tere, fe conformera à l’obfervance qui s’y
pratique, pour ne point donner de fcàndale. Avant
que d’enterrer les morts on offrira le facrifice pour
leurs pechez ; 8c le lendemain de la Pentecôte , on
l ’offrira pour tous les défunts. C ’eft ce qui m’a paru
de plus remarquable dans la regle de faint ifi--
dore.
Dans le même t em s , il y avoit près de Tolede
un fameux monaftere nommé A g a l i , dont on tira
plufieurs évêques pour ce grand fiege : entre autres
faint Hellade. Il étoit très-confidérable à la cour des
rois Gots , dont la refidence étoit à To lede , Sc
avoit le gouvernement des affaires publiques; toutefois
deflors il pratiquoit la vie monaftique , autant
qu’il pouvoir, fous l’habit feculier. Car quand
fès affaires lui laifloient le loifir de pafler au mo-
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