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l ’an de Rome 688. Damas devint la capitale de cette
p rovince ; & A n t io ch e , qui l’avoit été depuis
fa fo n d a tian pendant 950 . ans,diminua peu à peu,
if.p.à1. & n’eft plus aujourd’hui qu’un petit village. L ’année
futvante 63 9. les M ufulmâns patTerent l ’Eufra-
te, & prirent Edeffe & toute la Méfopotamie: puis
ils conquirent la plus grande partie de l ’empire
des Perfes, ayant défait en bataille & chaifé de fes
■ or.p.yni. é ta ts , leur roi Ifdegerd , ou Yezdegird. Il fut le
dernier de la race des Saffaniens ; & l’on compte
un époque chronologique depuis le commencement
de fon re gn e , qui eft l’an onzième de
l’Hcgire 63z. de Jefus-Chrift. La conquête de
la Perfe apporta aux Mufulmâns des richefles irh-
u?j m en fes. , ■
Après la conquête de la Paleftine, le calife Omar
en vo ya une grande armée en Egypte, fous la con-
pk.1%. duite d’Amrou. Il affiegea premièrement M e fc ra ,
, an* qui eft l ’ancienne Memphis, & l’ayant prife il im -
pofa un tribut à l ’Egypte , que Cyrus patriarche
d’Alexandrie promit de payer. Il en fu t accufé auprès
d’Heraclius , comme ayant livré l’Egypte aux
Sarrazins ; & l’empereur irrité le fit venir a C . P.
&c 1 ayant accufé devant le peuple le menaça de le
faire mourir. Cependant il envoya j>our gou ve r neur
d’Egypte uh Arménien nomme Manuel : qui
ayant refmé de payer le tribut aux Arabes , & en
étant venu aux mains avec eux , fut battu & fe
fauva à Alexandrie. Heraclius l’ayant appris, renvo
y a Cyrus, pour perfuaderaux Mufulmâns de s’en
tenir au premier tra ité , &: fe retirer d’Egypte : mais
L i v r e t r e n t e - h u i t i e ’ m e '4 1 5
il n’étoit plus tem s , au contraire, après avoir prist
encore quelqu’autres plac e s, ils afliegerent A ie - M m .p . 14.
xandrie. Le iiege dura quatorze mois ; & la ville
fu t prife le vendredy fécond jour du mois Arabe
Mouharran, la vingtième année de l’H egire: c ’eift-
à-dire le vingt-deuxième de Décembre , l’an 640«
de Jefus-Chrift. A in iî les Mufulmâns furent maîtres
de l’Egypte , après quelle eût été fujette aux
Romains pendant 666. ans , depuis la bataille
d’A éhum , où Augufte défit Anto ine & Clcopa-
tre. Alexandrie ceifa d’être la capitale , mais elle
n’a pas l.uilc de fubiîfter par fon port & fon commerce.
Amrou donna des lettres de fauvegarde à Ben- mji.
jamin patriarche des Jacobites, qui avoit été caché ex' y“r ■
dix ans fous le regne d’Heraclius. I l entra donc à
A lex an dr ie avec grande joy e ; & depuis-ce tems
il y eut toujours un patriarche Jaçobite , outre le
Melquite , c’eft-à-dire celui qui fuivoit la religion
de l’empereur, comme étoit alors Cyrus. Les Jacobites
donnent à Benjamin le furnom de Meriout
ou de la M a reo té , & Je comptent pour le trente-
huitième patriarche d’Alexandrie. Ils lui donnent
prés de trente-neuf ans de iîege depuis l ’an 32.J.
de l’Ere des martyrs ou de Diocletien , jufques à
l ’an 364. c’eft-à-dire depuis l’an de Jefus-Chrift
609 jufques à l ’an 648. Entre les Jacobites ou Se-
veriens d’Alexandrie, Jean furnommé le Grammai- Ahuifar» p. 64.
rien , étoit eftimé pour fa doélrine , Amrou même
le confidcroit. Jean lui demanda les livres , qui
étoient dans les bibliothèques d’Alexandrie comt