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438 H i s t o i r e E c c 1 e s i j a s t i q u e .
quoi nous croyons qu’enJcfus-Chrift il n'y-aquunc
volonté : de peur d’attribuer à La perfonne unique
, une contrariété , ou différence de volontez:
ou enfeigner qu’il fe combat lui-même, '& introduire
deux perfonncs. Nonque nous voulions-effa-
cer ou confondre íes deux matures, ou en établir
une au préjudice de l’autre : mais nous difons feulement
, que fa chair animée d’une ame raifonnable,
■& enrichie des dons divins par l’étroite union,,
avoit une volonté divine & infeperâble de celle du
V e rb e , qui la conduifoit & la mouvoit abfolu-
ment : ënforte que la chair ne faifoit jamais aucun
mouvement naturel, feparément & par fa propre
impulfion, contre l’ordre du Verbe : mais quand ,
autant & en la maniere que le Verbe l’ordonnoit.
Car nous ne voulons pas proférer cet horrible btaf-
phême, que l’humanité de Jcfus-Chrift fût violentée
par la neeeffité de la nature ; &c qu’elle méritât
la même réprimandé que faint Pierre , en.rejettant
la paffion comme lui. Voici comme nous entendons
cette parole de l’évangile: Je fuis defcendu du
ciel, non pour faire ma volontè, mais celle de celui
qui m’a envoyé,Se le refus de la paffion. Nousn’ad-
• mettons point en'Jefus-Chrift, qui ett un, des volontez
différentes Se oppofées : mais nous prenons
ces mots négativement, Se nous croyons que Jefus-
¿Chrift dit feulement ce qu’il n’eft pas, cofnme en
ce paffage: Je n’ai commis ni peché ni iniquité. Paul
allegue pour garends de cette explication faint Grégoire
deNazianze, faint Athanafe Se faint Cyrille.
Il foûtient que tous les peres enfeignent une volon-
L i v r e t r e n t e - h u i t i e ' m e . 455»
té, Si ajoûte : Du même fentiment étoient les é v ê -~ '" ™
ques d’heureufe mémoire Sergius 8c Honorius,l’un
de la nouvelle, &c l’autre de l’ancienne Rome.
Le patriarche Paul ne: contenta par cette lettre ,. x l y.
ni le pape ni les évêques d’Occident : particulière-ieJPconftan^e'
ment les Africains, qu’il étoit important d’appai-
fer , même pour l’intérêt de l’état. L’edhefe affi- conc. L*ter.
chée publiquement , faifoit toûjours crier les Ca- 4' f 1 “ '
tholiques. Il refolut donc de lo te r , & perfuada à
L’empereur de publier un édir, pour impofer filence
aux deux partis. On le nomma T y p e ,.c ’eft-à-dire
forme ou formulaire, & il fut publié pendant la -V.
fixiéme indi&ion, l’an 4 4 8 . L’empereur Confiant
y met d’abord l’état de la queftion , & rapporte
fommairement les raifons des deux partis -, puis il
ajoûte : C ’eft pourquoi nous défendons à tous nos
fujets Catholiques, de difputer à l’avenir en quelque
maniéré que ce foit touchant une volonté ou
une opération, deux opérations ou deux volontez :
fans préjudice de ce qui a été une fois décidé par
les peres approuvez, touchant l ’incarnation duVer-
be. Nous voulons que l’on s’en tienne aux faintes
écritures, aux cinq conciles oecuméniques , &c aux
fimples paifages des peres : dont la. doétnne eft la
réglé de l’églife ; fans y ajoûter,enôter, ni les expliquer
félon des fentimens particuliers’. Mais que l’on
demeure en l’état où l’on étoit avant ces difputes,
comme fi elles ne s’étoient point émûës. Et pour
procurer l’union parfaite des églifes,& ne laiffer aucun
prétexte à ceux qui veulent difputer fans fin :
nous-avons ordonné d’ôter les papiers affichez au
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