
4- t i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
"T Chrift, mourut faint .Paulin, auparavant archevê-
N- <»4 4 > qUe J ’Y o r c , & alors évêque de R o f ou Rochefter
s c . i i . hift.6.16. dans le royaume de Cant. Il é to it de grande taille,
un peu courbé, les cheveux noirs, le vifage maigre,
le nez aqùilain & mince : fon regard impnmoit le
M«rtjr.K. 10. refpeét & la crainte. L ’églïie honore fa mémoire le
jour de fa mort dixième d’O ctobre, Son fucceifeur
dans 1 eglife de Rochefter , fut Ithamar n a tif du
païs , mais comparable à fes predeceffeurs en vertu
& en fcience. Il fut ordonne par Honorius archevêque
de Cantorberi.
B e .iii.b iii.% . Edbald roi de Cant étoit mort dés l’an 640.
laiifant pour fucceifeur fon fils Econbert , qui régna
vingt-quatre ans, C e fut le premier des rois
Ang lois qui ordonna par édit dans tout fon royaume,
d’abatre les idoles & d’obferver le jeûne du carême
-, impofant des peines aux contrevenans. Sa
fille Ercongothe fe confacra à Dieu ; paifa en F rance,
& fe fit religieufe au monaftere de fainte Fare,
qui en étoit encore abbeife.Car,comme il n'y avoir
pas beaucoup de monafteres dans le païs des A n -
gloisrplufieurs paifoient de la grande Bretagne dans
les monafteres de Gaule,& y envoyoient leurs filles
pour être inftruites dans la pieté : principalement à
Faremouftier,! Chçlles & à A n d e ly . Mais ce dernier
monaftere n’a pas fubfifté comme les deux au-
Mahii.u.z. très. Ercongothe fut abbeife de Faremouftier, &
Act.f.7.40. aprés eq e fa tante Ed ilburge, & toutes deux y font
honorées comme faintes.
x x v i 11. En ce même tems, c’eft-a-dire vers l’an ¿ 4 4 . ErsamtFurii.
chinoald maire du Palais du roi C lo v is II. fonda
L i v r e t r e n t e -h u i t i e ’m e . 4 1 5
lin nouveau monaftere à L a g n i, dans le voifinage ~T
de Chelles en faveur de faint Furfi. C e faint hom- N- 6 4 4 - uLCt • y, jOO.
me étoit né en Irlande d’une famille tres-noble,
& avoir été inftruit par des évêques dans les faintes
lettres & la difeipline monaftique. Le defir de la
perfection lui fit quitter fon païs, & pâifer dans un
autre quartier d’Irlande, où il bâtit un monaftere
& attira plufieurs' difciples. - Etant retourné chez
lui pour convertir fes-'parens,'iî tomba malade, &
fu t réduit en tel état, qu’on ïé crut mort ; ce qui arriva
plufieurs fois. Il eut cependant des vifions
merveilleufes, touchant l ’état de l’autre v ie ,& reçut
d’ëxcellentes inftrudtions, par des anges & de fàints
évêques, qui lui apparurent. Bede dit avoir appris m. hiji. c .i9.
ces vifions d’un ancien moine de fon monaftere ,
qui les tenoit d’un homme pieux & digne de fo i, à
qui faint Furfi les avoit racontées de fa propre bouche.
Il lui fut dit entre autres çhofeS, que plufieurs *• i l
s’attachoient trop au jeûne & aux autres mortifications
corporelles -, & ne faifoient pas aifez d’attention
aux pechez fpirituels, comme l’orgueil, l’avarice,
l ’envie, la médifance. On lui donna pour re- ». js. -
gle , que ceux qui ne font penitence qu'à la m o r t ,
ne doivent point être enterrez en lieu fa int,& qu’il
ne faut rien recevoir de leurs biens.
L ’effet montra que ces vifions n’étoient pas vaines
J, car faint Fürfi en fut tellement éclairé & fo r tifie,
qu’il prêcha avec grand fruit la penitence.pendant
dix ans. Enfinnepouvant plus fouffrir la foule ».i5,
du peuple,qui l’a ccabloit;& vo yan t même que quelques
uns, par en v ie , étoient aigris contre lui : il fe