
— — i }6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j î ï
An. 598. Ag i lu l fe , a conclu la paix a vec lui. C ’elt pourquoi
tenez-vous par tout fur vos gardes , jufqu’à ce que
le traité foit écrit : de peur que les ennemis ne nous
attaquent encore dans cet intervalle.
,v- Il lui parle enfuite d une affaire, fur laquelle il lui
Avisa Janvier 1 / • r • C ' • 1 • / 4ecaiiiari. . avoit de]a rait unerorte reprimende. Janvier etoïc
un vieillard f imple, foible & facile à émouvoir.
Il ne fçavoit pas fefaire craindre par fon clergé, ôc
ïi.Eptsi. 54. toutefois il étoit fenfible aux injures; 5c fe laiffoit
entraîner par de mauvais confeils, jufques à com-
vu.E0.i. mettre des violences. Etant donc irrité contre un
particulier , il envoya un dimanche au matin ren-
verfer fa moiffon, & y paifer la charrue : & après
avoir célébré la.meife , il y alla lui -même , & fit ar-
racher les bornes du même champ. Saint Grégoire
avoit peine à croire un tel excès : mais en étant aifu^
ré par l’abbé C y r ia q u e , il écrivit en ces termes à
Janvier :Je pardonne encore à voscheveux blancs,
&c je vous exhorre, malheureux vieillard , à rentrer
enfin en vous-même, & à vous corriger d’une telle
legereté. Plus vous êtes près de la mo r t , plus vous
devez craindre. Vous méritiez une fevere condamnation
, fi laconnoiffance que nous avons de vôtre
fimplicité & de vôtre vieillefle, ne nous faifoit diffi-
muler , quant à prefent : mais pour ceux , dont vous
avez fuivi le confeil, nous les déclarons excommunie^
ppur deux mois.
Saint Grégoire ayant eu, fans doute, des marques
de fon repentir , lui parle plus doucement dans la
fécondé lettre, & remontant à la fource du mal , ij
lui dit : Souvenez-vous que vous êtes chargé , non
du
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L i v r e T r è s t e-Si x i e ’me. 137
eu foin des chofes terreflres, mais de la conduite
des ames. C ’ef t - là, qu’il faut attacher vôtre coeur,
& ne penfer qu’à leur avantage : fçaehez , au refte,
que ces reproches ne viennent d’aucune a ig reu r ,
mais d’une charité fraternelle. Afin que vous ne port
iez pas devant Dieu le feul nom d’évêque , qui ne
Îerviroit qu’a vôtre condamnation. Ces lettres à
Janvier de Ca i llar i , font du mois de Septembre in-
diétion fécondé an 598. Il v ivoi t encore cinq ans
apr-es en ¿103. a la fin de la fixiéme indiéfion : mais
iî infirme qu’il.ne pouvoir plus agir. C ’eft pourquoi
faint Grégoire écrivit au defenfeur V i t a l , fon
agent en Sardaigne , de charger l’oeconome &c l ’ar-
chiprêtre de 1 eglife de Ca i l la r i , du foin des hôpi taux
de cette ifle , qui étoient fort négligez. Quant
aux eglifes va cantes , ajoûte-t -il, nous avons écrit à
nôtre frere Janvier de les remplir; mais à condition
de ne pas tirer tous les évêques de fon ;églife, afin
de ne,les pas priver des perfonnes, qui peuvent y
etre utiles.Ceux qui font tombez en faute,étant fim-
ples moines, ne doivent pas être faits abbez , avant
que d’avoir fait penitence; toutefois, s’ils paroiifent
bien corr igez, ils peuvent demeurer en charge.
Quant à ce que vous nous avez écrit , que nôtre
frere Janvier fe trouve fouvent fi preifé de ma l ,
pendant le tems qu’il célébré le facrifice, qu’à
p e in e , après un long intervalle peut-il revenir à
1 endroit du canon qu’il a laiifé : ce qui fait que
plufieurs doutent s’ils doivent communier de ce
qu il a confacré : il faut les avertir d’en communier
hardiment. Car la maladie du célébrant "fie
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A n. 598.
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