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Seda ïs hifi.
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L e t t r e à A u guftin*
IX » Epiji, 5 8 .
Luc. x . 1 7 .1 0 .
t o c H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
qu’il nomme p et i ts , quoiqu’ils fuiîent magnifiques}
pour toucher ce roi barbare par des choies fenfibles.
La lettre fe trouve datée du même jour que celle à
Saine Virgi le d Ar le s , c’eft-à-dire du vingt-deuxième
de Juin 601.
Enfin faine Grégoire écrivit à faint Auguftin deux
lettres , dont la derniere eft datée du même jour.
Dans la première qui étoit pour lui feul, il commence
par le féliciter de la converfion des Ang lois ;
puis il ajoute: dans cette jo y e , mon cher frere ,
il y a grand fuj.ct de crainte ; car je fçai que Dieu
a fait par vous de grands miracles dans cette nation.
Souvenons-nous donc, que quand les difciples di-
foient avec joye à leur divin Maître: Seigneur, en
votre nom les démons mêmes nous font fournis; il
leur répondit : N e vous en réjouiflez pas; réjouiflez-
vous plutôt de ce que vos noms font écrits au ciel.
Les noms de tous les élûs y font écrits ; 8c toutefois
ils ne font pas tous des miracles. Or les difciples de
la vérité ne doivent pas ie réjouir d ’un bien pafla-
ger Sc particulier pour eux : mais du bien qui leur
.eft commun avec to u s , 5c dont ils fe réjouiflent
éternellement. Tandis que Dieu agitainfi par vous
au dehors; vous d e v e z , mon cher frere , vous juger
feverement au-dedans; 8c bien connoître qui
vous êtes. Si vous vous fouvenez d’avoir offenfé
Dieu par la langue, ou par les .oeuvres: ayez toû-
jours ces fautes prefentes à l’efprit pour réprimer
la gloire qui s’éleveroit dans votre coeur , 5c fongez
que ce don des miracles ne vous eft pas donné pour
v o u s , mais pour ceux dont vous devez procurer le
L i v r e T r e n t e - S i xi i 'm e ; Z07
faluc. Moïfe ce grand ierviteur de D i e u , après tant An. 601t
de miracles étant arrivé à la terre promife, Dieu lui Nwn- x *
reprocha la faute qu’il avoit faite trente-huit ans
auparavant, en doutant s’il pourroit tirer l'eau de
la roche. Combien donc devons-nous trembler ,
nous qui ne fçavons pas encore fi nous fommes élûs?
Vous fçavez ce que dit la vérité même dans l ’évangile.
Plufieurs me viendront dire en ce jour-là : Sei- Mutth.m. m
gneur , nous avons prophetifé en votre nom ; nous
avons chaffé les démons, 5c fait plufieurs miracles :
& je leur déclarerai, que je neles ai jamais connus.
Je vous parle ainfi pour vous humilier : mais votre
humilité doit être accompagnée de confiance. Ca r
tout pecheur que je fuis, j ’ai une efperance certaine
, que tous vos pechez Vous feront remis, puifque
vous avez été choifi pour procurer la remiffion aux
autres, 8c donner au ciel la joye d e là converfion
d'un fi grand peuple. Rien ne prouve mieux la v é rité
des miracles d’Auguf t in, que ces avis fi ferieux
de faint Grégoire.
L’autre let tre, qui devoir être puhlique, po.ur ta
l’établiiTement des évêchez en Angleterre. Nous
vous accordons, dit- il, l ’ufage du pallium , feulement
pour la mefte; à la charge d’établir douze
évêques, qui vous feront fournis : enforte que l ’é-
vêque de Londres foit toujours à l’avenir confacré
par fon propre conc i le , &c reçoive le pallium du
faint fiege. Vous-envoyerez pour évêque à Y o r c ,
celui que vous jugerez à propos: à condition que
fi cette ville ôc les lieux voifins reçoivent la parole
de Dieu , il ordonnera aufli douze évêques, ôc fera