
— r n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ü e.
Aw. 59C p atriarche Jean à conferver le titre d’év-êque univerfel,
l ’a fait accufer d’hypocrifie : &c- ion zèle
Theophu.i.hiji. femble avoir été trop amer. Car l’empereur Mau-
f 1- rice voulant pardonner à des magiciens facrileges,
pour leur faire faire pénitence : il foûtint qu ils
étoient incorrigibles, 8c preffatant l’empereur,qu’ils
sup,xxiv.».47. furent jugez 8c exécutez à mort. Jean avoit tenu le
fiége de C. P. pendant treize ans 8c cinq mois : depuis
le moisd’Avr i l 581. jufqu’au mois deSeptem-
bre 595.
Lvni L’empereur Maurice aïant délibéré lo n g - t em s
cyriaquepa- fur le choix d’un patriarche de C . P. il fit ordon-
tnatJiedec.i. en^n C y r ia q u e , qui étant depuis long - tems
Greg. vi.Epijt, ctconome de cette églife, avoit toujours conferve
i ' 7' une grande tranquillité de coeur, au milieu de tant
d’affaires, il envoïa au pape fuivant la coutume,
fa lettre fynodale contenant fa profeilîon de foi y
8c elle fut accompagnée d’une lettre de l’empereur,
8c d’une des é v êqu e s , qui avoient ordonné C y r ia que.
George prêtre 3 8c Théodore dia'cre , furent
yi.zpijt.i^yo. ¡chargez de ces lettres. Saint Grégoire les reçut
?n très-bien, $c mieux que l’on avoit accoutume en
pareille occaiîon. Car encore que Cyriaque prit
déjà le titre d’évêque unive r fel , faint Grégoire ne
voulut pas pour ce fujet rompre l’unité d e i ’eglife,
en rejettant fa lettre 8c fes nonces. Il les eut meme
retenus plus long- tems , s’ils n euffent preffé leur
retour, à caufe de l’h iver qui approchoit. Car c e-
toit au commencement de l’indiètion quinz ième;
c’eft-à-dire au mois de Septembre 596. Saint Gre-
vuzpift,4. goire écrivit deux lettres à Cyriaque : une publiq
u e ,
L i v r e T r e n t e - C i n q j i i e Vi e : ï z ï
q u e , pour répondre à la lettre fynodale, où il approuve
fa confelfion de foi : mais il dit que pour
conferver la p a ix ,. Cyriaque doit renoncer au nom
profane 8c fuperbey c’eft-à-dire, au titre d’évêque
univerfel. L’autre eft une lettre famil ière, remplie
de témoignages d’amitié. Car étant à C. P. il avoit
connu particulièrement le mérité de Cyriaque. Saint
Grégoire écrivit aufli à l’empereur 8c aux év êques ,
Ôc dans cette derniere lettre il fe plaint de ce qu’à
l ’ordination de C y r iaqu e , on avoit crié ces paroles
du pfeaume : Rejoiiiffons-nous en ce jo u r , qu’a
fai t le Seigneur. Il reprend cette application de l’écriture
à la loüange d’un homme encore vivant fur
la terre : mais il l ’exeufe, par le tranfport de jo y e ,
qui i’avoit produite.
Quelque tems après, que les nonces de C. P, furent
partis, faint Grégoire apprit qu’ils avoient dit :
Q u e Jefus-Chrift defeendant aux enfers, avoit déliv
ré des peines tous ceux qui l ’avoient reconnu pour
Dieu. Il crut les devoir tirer de cette erreur, Sc leur
en écr ivi t au mois deMai de la même indiétion quinzième
, l’an 597. NcitreSeigneur, dit- il, defeendant
aux enfers , n’a délivré par fa g râ c e , que ceux qui
avoient crû qu’il devoir venir, 8c avoient vécu ielon
fes commandemens. Il les renvoyé à Philaftre 8c à
faint A u gu f t in , qui ont mis cette opinion au rang
des herefies.
Vers le même t em s , faint Grégoire rappella de
C . P. le diacre Sabinicn , fon nonce, qui y étoit
depuis quatre ans y 8c envoya à fa place Anatol ius,
£uffi diacre de l’églife Romaine: mais il lui défendit
Tome V L U , Q__
A n. 596.
Yi. Epijl. y«
YI. Epi fi» 7*
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VI. Epi si, 1 j .
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