
X X X V .
Comniencemens
de S. Vilfrid.
A 5ta SS. B . to. 3.
p. 170 & to. j . p.
676 . v i ta per Ed - dïum.
jBedttV.hiJi. c.io.
5 6 8 H l S T O I R E E C C L E S I A S T I QJU E.
la pâque & des autres points des.difcipline , fc réchauffa.
Plufieurs en furent allarmez, & craignirent
de porter en vain le nom de Chrétiens. Le roi
Ofu i lui-même , étoit d iv ifé , non feulement de fa
femme, mais de fon fils A lfr id : car le roiinftru it
& baptifé par les Irlandois, dont il a voit même
appris la lan gu e , n’eftimoit rien de meilleur, que
ce qu’ils enfeignoient. Le prince fon fils, avoit été
inftruit par Y ilfrid homme tre s-dode , qui avoit
étudié à Rome & en Gaule ; & le prince étoit per-
fuadé, que fa d o d r in e étoit préférable à toutes les
traditions des Irlandois.
V ilfr id é to it né dans le même païs de Northum-
br e vers l ’an 614. A 1 âge de quatorze ans, il fe retira
au monaftere de Lindisfarne, fans toutefois s’y
engager; 6c deflors il reconnut que la difcipline des
Irlandois, qui occupoient ce monaftere,étoit imparfaite.
I l en fortit donc de leur confentement, pour
aller en France & en Italie,s’inftruire de l’obfervan-
ce des plus célébrés ihonafteres. Il eut la dévotion
d’aller àR om e , vifiter le fiege de faint Pierre, efpe-
rant y obtenir la remiffion de fes pechez: & il fut un
des premiers A n g lo is , qui entreprit ce pclerinage.
D ’abord il paifa dans le royaume de C an t, 6c commença
à s’inftruire des ufages de le g life Romaine :
en apprenant le pfautier fuivant l ’ancienne verfion,
au lieu qu’il l’avoit appris fuivant celle de faint Jérôme.
L àV ilfr id s’affocia avec un jeune homme no ble
de fon païs nommé B ifcop Baducing, 8c depuis
furnommé Benoît,un peu plus âgé que lu i, qui al-
lo it auffi à Rome. C ’étoit vers l ’en 6$o.
L i v r e t r e n t e - n e u v î e ’m e . f f î f
Etant pailé en France ils arrivèrent à Lion où
l’archcvêqueDelfin,autrement nomméAnnemond,
prit V ilfr id tellement en 'a ffedion qu’il lui propo-
fia de lui faire épouferfa niece, 6c lui procurer un
gouvernement confiderable. Mais V ilfr id demeura
ferme dans le deffein de fe donner à D ieu , 6c
continua fon voyage. A Rome il fit amitié avec
l’archidiacre B o n ifa c e , homme tres-pieux 6c tres-
fça v an t, 6c duconfeil du pape, il prit plaifir à inftruire
le jeune V ilfr id comme fon enfant : lui expliqua
foigneufement les quatre évangiles, & le calcul
de la pâque, contre l’erreur des Bretons 6c des
Irlandois, & plufieurs autres réglés de la difcipline
ccclefiaftique. Enfin il le prefenta au p a p e , qui
lui donna fa b e n e d id io n , par l ’impofition des
mains ôc la priere. V ilfr id fortit ainfi de Rome ,
dont il empofta des reliques, 6c revint à Lion
trouver l ’a rchevêque, qu’il regardoit comme fon
pere.
Il y demeura trois ans, 8c y apprit beaucoup de
plufieurs fçavans hommes. Il reçut de faint D elfin
la tonfure à la Romaine en forme de couronne, 6c
le faint évêque le vou lo it faire fon héritier : mais il
fu t tué quelque .tems après à Challon fur Saône ,
par les ordres d’Ebroïn, comme l’on croit, l’an 6p j.
V ilfr id l ’accompagna jufques au lieu de fon fuppli-
ce,refolu de mourir avec lui : mais il fut épargné ;
& après avoir enterré fon pere fpirituel, il retourna
en Angleterre chargé de quantité de reliques : faint r.
De lfin ou Ann emon d , ou plûtôt Hannemond,eft "
honoré à Lion comme m artyr, le vingt-neuvième
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