
6 o z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
"T canons de ce concile de Merida.
A n. 6 6 6 . Saint pjiH efonfe archevêque d e T o le d e ,q u i
saint HUdaforfc étoit alors le plus grand ornement de l’églife d’Efs
deToiedc. pagne, mourut au commencement de l’annee lui-
vante, dix-neuviéme du roi Recefuinte: c’eft-a-dire
l’an 6 6 -j. le vingt-troifiéme de Janvier, jour auquel
Martyr. Ram. l’églife honore fa mémoire. Dés fa jeuneife il fon-
ij.jamar. ^ pes HienS un monaftere de filles , &c fe
julu», te. t. confacra à Dieu dans celui d’A g a li, dont il fut
^ s s . Ben. | | | | . & c n f u l t e ramené malgré lui à T o le d e ,
par l’autorité du prince -, enfin il en fut ordonné
évêque après la mort d’Eugene II. l’an 6 / 8 . Il tint
le fiege neuf ans & deux mois, & fut enterré dans
l’églife de fainte Leocadie, aux pieds de fon prede-
ceifeur. Il laiffa plufieurs ouvrages divifez en quatre
parties. La première contenoit entre autres le
traité de la virginité de la fainte Vierge, qui eft le
fcul que nous ayons : &c un traité de la propriété
des perfonnes divines. La fécondé partie contenoit
fes lettres : la troifiéme, les meifes, les hymnes &
les fermons : la quatrième plufieurs petits ouvrages
en vers & enprofe : entre autres des épitaphes &c
des épigrammes. Il a continué le catalogue des
Ribi. p p . T a r if. Sommes illuftres de faint Ifidore. On lui attribue
te. 8. p. 164. ^ autre traité fur la virginité de la fainte Vierge,
v. iab. feript. & douze fermons pour quelques-unes de fe sfê -
tes : mais les fçavans ne croyent pas qu’ils foient
* • de lui.
x l i . Lamêmcannée 667. le dix-neuviéme deDccem-
¿eifppï deIea” bre, Jean évêque de Lappe en l’ifle de Crete, étant
7 'tm.vi !.>44St0' à R om e , prefenta au pape Vitalien , dans l’églife
L i v r e t r e n t ë - n è ü v i e ’m e . 6 03
de faint Pierre une requête par laqelle il le con- ,
. . . juroit de lui rend, re j■ uint.-i cc : en recfo rmant une A n . 6 6 -'j..
fentence rendue contre lui par fon métropolitain
l’archevêque Paul, & les autres évêques de Crete.
Quelques jours après le pape affembla un concile,
fiour examiner cette affaire: où les actes du conci-
e de Crete, que Paul avoit envoyez, furent lus &
trouvez conformes à la requête de Jean. Les peres
du concile de Rome, ne trouvèrent pas que la fentence
rendue contre lui , fût félon la crainte de
Dieu & les canons : & ils furent principalement
indignez, de ce qu’on l’avoit tenu en prifon , d’où
on l’amenoit dans la falle du confeil de l’archevêque,
pour lui faire dire ce que l’archevêque défi-
roit : puis on le remettoit en prifon. De plus on
le vouloir obliger à donner caution, contré les canons
& les loix. Enfin l’évêque Jean avoit demandé
fon renvoi au pape ; & l’archevêque Paul le
lui avoit refufé, comme une demande déraifon-
nable.
Le concile de Rome caifa donc la procédure &
la fentence du concile de Crete contre Jean de
Lappe, le déclara innocent, &c ordonna la réparation
de tous les dommages, que lui & fon églife
en avoient foufferts. Etant ainfi ju ftifié ,le pape
le fit affifter avec lui à la meiîe, comme les autres
évêques, puis il écrivit à l’archevêque Paul, pout
lui notifier le jugement du concile de Rome, & lui
en ordonner l’execution. Et quand vous aurez lu
cet ordre, dit le pape, vous le rendrez au prefent
porteur de Ievêquc Jean, pour fa fûreté, & de fon
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