
A n . 633.
Xfifti Cyr. p. 95- -
Svp. ». 13.
Epi fi. Max. ac
Petr.to. z.p. 7J.
Theoph. j>. 174 .
X>.
3.48 H i s t o i r e E c c l es i à s t i q j i e .
m e , où il eft d it , que c’eft le même C h rift & le même
Fils qui produit les opérations divines & les
humaines par une feule opération Theandrique ,
félon faint Denis ; c’eft-à-dire D e ïv ir ile j ou divine
& humaine toute enfemble ; enforte que la dif-
tin élion n’eft que de la part de nôtre entendement.
Le moine Sophrone fi fameux fous faint Jean
l’aumônier, étant alors à Alexandrie, le patriarche
Cyrus lui donna à examiner les articles de réunion
: mais dès la première leélure Sophrone fe
recria en verfant beaucoup de larmes, &c fe jetta à
fes p ied s , le conjurant inftamment de ne les pas
faire publier : puis qu’ils étoient contraires à la fo i
de 1’ églife C a th o liq u e , & contenoient çlaireinent
la doctrine d’Apolinaire. Mais Cyrus n eu t aucun
égard à ces remontrances ; & le troifiéme de Juin-
la réunion fe fit folemnellcment fur ces neufs articles.
Les Theodofîens vinrent tous dans l ’églife
d’Alexandrie, les clercs, les magiilrats, les officiers,
le p eu p le , & y participèrent aux faints myfterès.
Cyrus envoia à l’empereur une relation exacte de
cette réunion par le diacre Jean, & en écrivit en
même tems au patriarche Sergius. Les Jacobites &■
les Theodofiens triomphoien t, difant que,ce n’é -
to it pas eux qui avoient reçû le concile de Calcédoin
e , mais le concile qui étoit venu à eux : & que par
une feule opération on reconnoiifoit une feule nature
en Jefus-Chrift:.
Sophrone voïant qu’il n’avoir pu rien gagner à
A lex an d r ie , en partit pour aller à C . P. agir auprès
L i v r e t r e n t e -s e p t i e ’ îÙ e . ^45»
de Sergius, & y arriva en même tem§ que les lettres
de Cyrus. Il fit fes remontrances à Sergius', fôute-
nant que l’on devoit ôter des articles de C y rtis, le
mot d’une opération après l’union des natûres: Mais
Sergius le plus zélé pour cette erreur , n’aVoit garde
de l’écouter -, & prenant prétexte de la réunion des
hérétiques d’E g yp te , à laquelle il difoit. qu’il feroit
dur de donner ¿atteinte , il prouva entièrement la
conduite & la doèùrine de Cyrus ¡ comme il paroît
par fa réponiè, où il foùtient le Monothelifme encore
plus expreifément que lui. Car voici comme
parle Sefgiùs :
. Le m ême Jefus-Chrift opere les chofes divines &
les humaines par une feule opération. Car toute
opération divine & humaine venoit d’un feul &
même Verbe incarné. C ’eft le fens de faint L éon ,
quand il ¡dit 5 que chaque nature opere avec la participation
de l ’autre. C ’eft pourquoi vous avez
fo r t bien cnfcigné, félon faint C y r ille , une nature
du Verbe incarné, & une hypoftafe compofée : dif-
tinguant feulement par la pen fé e , les parties qui
entrent dans l ’union. Et enfuite : Après avoir exv
pofé cette pieufe doctrine avec une très-grande
exa£bitude,vous avez anathematifé tous les auteurs
des herefies. Enfin il comble de loiianges & C y a
rus & l’empereur, qui l’a fait patriarche d’A le -
xandrie.
Cependant Sophrone étant retourné en O r ie n t ,
fû t élû malgré lui patriarche de Jerufalem après la
mort de Modefte , cette même année 633. vin g t-
quatrième d’Heraclius. Sergius l’ayant appris, vou-
X x iij
A n . 633.
Epijî. Serg. ad
Honor. f . 9x1.
E.
Conc. Lat.
Secr. 3. p. 178.
D.
X L I I r.
Lettre de Sergius
à Hono-
rius.j.