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Vï+EpiJi'Z}.
XXV. ;
Confelis à
Theocfcifta ,
à Gregoria.
*x. jEpijt.
178 H i s t o i r e E c c l e s i a s -t i q j ü e .’
Quant aux religieufes, faint Grégoire en parle auiïi
dans une lettre à Theoétifta ioeur de l’empereur 5c
gouvernante de Ces enfans : qui deux ans auparavant
lui envoya une pareille fomme de trente livres
d’or. Je m’en réjouis pour v o u s , dit-il, mais je crains
pour moi : parce que je dois rendre compte à Dieu ,
non feulement du bien de faint Pierre , mais du
vôtre. La ville de Crotune , fur la m e r , fut prife
l’année paiTée par les Lombards, 8c ils en emmene-
rent captifs piufieurs perfonnes nobles , dont quelques
uns ont été rachetez : mais piufieurs font de meurez
entre leurs mains, parce qu’ils les met tent
à trop haut prix. J’ai-envoyé aulïï-tôt la moitié de
vôtre argent pour les racheter. J’ai deftiné l’autre
moitié , pour acheter des couvertures de lits aux religieufes
, qui fouffrent beaucoup de froid dans la
rigueur de cet hiver. Elles font au nombre de trois»
mille , 8c reçoivent quatre-vingt livres par an , des
biens de faint Pierre : mais, qu’eft-ce que c e la , pour
une fi grande multitude ; principalement en cette
v i l l e , où tout eft fort eheç? Au refte , elles mènent
une telle vie , dans une fi grande abftinence, 8c tant
de larmes, que nous leur devons, fans doute, nôtre
confervation entre les glaives des Lombards. Cet te
lettre à Theo é t i f ta , eft de l’indiéüon quinzième ,,
l ’an 597.
Quatre ans après, il lui écrivit une lettre de con--
folation, fur ce qu’il apprit, qu’on l’accufoit à tort
de quelques erreurs, 8c qu’elle en étoit fenfible-
ment affligée. C e lu i , d i t - i l , qui a dans le ciel le
témoin de fa v i e , ne doit pas craindre les juge-
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m e : î 7$
mens des hommes fur la terre. Les bons ne peuvent
¿éviter ici bas, d’être mêlez avec les méchans; 8c
comme piufieurs loüent les bons plus qu’ils ne doivent
: Dieu pe rme t , pour les humilier , que les méchans
les calomnient. Vous ne devez donc pas vous
en affliger le moins du monde. Mais parce que vous
pouvez faire cefler ce murmure, j e c r o i , que ce fe-
roit un péché de le négliger. Nous devons méprifer
Je fcandale de ceux que nous ne pouvons contenter:
mais quand nous le pouvons arrêter fanspécher ,
xious le devons.
Vous devez donc appeller en fecret les princi-
jpaux de ceux qui murmurent contre vous : leur
xendre raifon de vôtre créance , 8c anathémâtifer
devant eux, les erreurs qu’ils vous imputent. Et s’ils
c ro y en t , comme on d i t , que vôtre anathême n’eft
pas fincere, vous devez même y ajoûter le ferment.
Et vous ne devez point trouver cette fatisfa&ion
indigne de vôtre rang : puifquc nous forames tous
freres, créez 8c rachetez par un même maître. Saint
Pierre ayant reçu le pouvoir de lier 8c de délier ,
8c de faire des miracles, n’oppofa point fon autorité
à ceux qui fe plaignoient , de ce qu'il étoit
entre chez Corneille ; 8c ne leur dit p o in t , que 'ce
n etoit point aux oüailles à reprendre leur pafteur :
mais il les appaifa en leur rendant humblement
xaifon. Il eft bon de le fouvenir, que c’eft un pape
qui parle ainfi. Il continue: Quand j ’étois à C. P.
piufieurs accu fez de ces erreurs, venoient fouvent
me trouver. Mais je protefte , en ma confcience,
que je n y ai jamais rien trouvé , de ce que l ’on di-
Z i j