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r - -------- * roS H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
J9J- d'argent, des celiers remplis, n’ ait rien à donner aux:
pauvres. Dites- lui donc qu’il change d’efprit, Q u ’il
ne croie pas , qu’il lui fuffife de lire , de pr ier , & fe
tenir en retraite , s’il n’ eft libéral aux pauvres , & ne
fait de bonnes oeuvres de fes mains, autrement il n’a-
qu’un vain titre d’évêque;
Le troifiéme évêque du concile de Rome, eft Paul
d eNep i , celui qui avoit gouverné l’églife d eN a -
ples , comme vi f iteur , en 592*. Fortunat évêque de
is. Naples eft nommé des derniers : tous les autres font
de la partie d’Italie, qui dépendoit particulièrement
du pape ; Sc principalement des environs dre Rome.
Il y en a un de Sicile ; fçavoir Secondin de Taormi-
ne. En ce concile furent faits fix canons : tous
propofez par le p ap e , Si approuvez par les acclamations
des évêques en cette forte.
™ dc ALe pape Grégoire dit : Une très - mauvaife
Rome. coûtume s’eft introduite depuis lo n g - t em s dans
iT/s!'"”- Ü Rom a in e , que l ’on choifit des chantres
pour lé miniftere du faint autel ; & qu’étant diacres
ils continuent de chanter , au lieu de vaquer à
‘ la prédication Sc à la diftribution des aumônes-.
D ’où il arrive le plus fou v en t , que l’on cherche
plutôt dans les miniftres facrez de belles v o i x , que
de bonnes moeurs ; Sc que leur v ie irrite D i e u , tandis
que leur chant plaît au peuple. C ’eft pourquoi1
j ’ordonne qu’en cette églife les miniftres du faint
autel ne chanteront point : qu’ils liront feulement
l’ évangile à la mefte; Sc que des fôûdiacres, ou s’il
eft befoin , de moindres clercs chanteront lespfeau-
mes, Sc feront les autres leétures. Si quelqu’un
L i v r e T r e n t e - C i n q u i è m e : 109
contrevient à ce déc ret , qu’il foit anathême. Tous
répondirent : Qu ’il foit anathême.
Saint Grégoire prit un grand foin de régler le
chant , Sc tout l’omce d e l églife, comme je dirai
dans la fuite. Il continua de propofer ainfi le fécond
canon : La négligence a introduit une coutume
honteufe ; que les évêques de ce fiége emploient
des valets laïques Si iéculiers, pour les fer-
vices fecrets de leur chambre : enforte qu’ils con-
noiffoient la vie intérieure de l ’évêque , tandis que
les clercs l’ignorent : quoique la vie du pafteur doive
toujours fervir d’exemple à fes difciples. Sur quoi
j ’ordonne , que des clercs , ou même des moines
choi f is , faiïènt le fervice de la chambre de l ’évêque:
afin qu’il ait des témoins du fecret de fa v i e ,
qui puiftent profiter de fon exemple. Ces clercs
qui devoient éclairer de fi près toutes les aéfions de
l ’évêq,ue, étoient ceux que les Grecs nommoient
fyncelles ; Si dont la fonélion fe tourna chez eux
en dignité.
Au refte faint Grégoire pratiquoit le premier, ce
qu’il ordonnoit ici. Dès le commencement de fon
pontificat , il retint auprès de lui des clercs & des
moines de grand mérite : entre lefquels on remarque
Pierre diacre , qui étoit de fon âge : Sc qu’il
fait parler dans fes dialogues. Emilien notaire, qui
avec d’autres écrivit fous lui les quarante homelies.
Pàterius , auffi notaire , qui fie un extrait très-utile
. de fes ouvrages. .Jean défenfeur, qu’il envoïa en
Efpagne , pour rétablir Janvier évêque de, Ma la g a ,
¿Bjuftement dépolé.. Voi la les clercs. Entre les
A n , 59 j .
Sup, /, XXV.
in fin»
J ° d ia c . I. n .
11.
Inf xxxiv. n'r
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