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ün» *oj. »• 6,
Paul. ihid.
XIV.
Bretons fchif-
xnatiqiieS.
Beda i u hijt»
2,40 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
d’Aq u i lé e , du contentement d’Agilulfe roi des
Lombards, & du duc Gifulfe. Mais les Romains
ordonerent à Grade un autre patriarche nomme
Candidien. Car depuis l ’invafion des Lombards,
Les évêques d’Aquilée s’étoient réfugiez a Grade,
petite ifle dans la mer d’Iltrie, & y avoient établi
leur iîege. Le patriarche Jean s’en plaignit au roi
A g i lu l f e , loûtenant que les évêques d’Iftrie fujets
des Grecs n’avoient élu Candidien, que par les violences
de l’exarque : qui les avoit fait mener par force
de Grade à Ra v enne , & leur avoit montré l’épéc
Si le bâton , les menaçant de prifon & d’e x i l , fans
leur laiifer la liberté de parler. Candidien ajoûtoit-
i l , eft indigne , s’étant engagé fous peine d’anathê*
me , envers Severe mon prédeceifeur , à ne jamais
monter à un plus haut rang. Faites donc en iorte ,
que la foi Catholique foit augmentée fous votre régné
: & qu’après la mort de Candidien , on ne faffe
plus d’ordination à Grade. Cet te remontrance fut
fans effet: car après la mort de Candidien , les évêques
fujets des Romains ordonnèrent à Grade Epi-
phane , auparavant primicier des notaires, & depuis
ce teras il y eut deux patriarches d’Aquilée.
Comme il elf certain que Les Romains croient Ca tholiques
, on croit que Jean, qui les traite d’here-
t iq ue s , étoit fchifmaiique lui-même , &c défenfeur
de trois chapitres.
Les anciens habitans de la grande Bretagne,
étoient auift dans le fchi fme, obfervant la pâque
le quatorzième de la lune , & plufieurs autres pratiques
contraires à l ’unité d el’églife. Saint Anguftin
de
L i v r e T r e n t e-S i x i e’m e . 141
de Cantorberi, voulant les y ramener , employa
1 autorité du roi Ethelbert, pour faire venir à une
conférence les évêques ôi les do&eurs de la province
des Bretons, la plus proche de fon royaume : c ’eft-
a-dire du pays de Galles. La conférence fe tint fur
la frontière des Saxons &c des Bretons, au lieu nommé
depuis en Anglois Auguftineizat :c ’eft à-dire la
force d Auguffin. il commença à les exhorter fraternellement
a te réunir a 1 eglife, afin qu'ils puffent
tous enfemble travaillera prêcher l ’évangile aux in- •
fideles. Après une longue difpute Auguftin voyant
qu’ils ne te rendoienc ni aux prières,, ni aux exhortations,
ni aux reproches , & qu’ils preferoient
toujours leurs traditions à celle de l’églife universelle;
il leur dit enfin : Prions Dieu , qui fait habi-;
ter enfemble les unanimes, qu’il nous montre par rrLX,n
des lignes celeftes , quelle tradition on doit fuivre.
Q u ’on amene un malade, & celui ¿ o n t les prières
l ’auront g u é r i , on croira qu’il faut fuivre fa foi.
Les Bretons y confent irent , bien qu’à regret ; &
on amena un Anglois a v eu g le , que l ’on prefenta
d’abord à leurs évêques, mais ils ne purent le guérir.
Alors Auguftin fe mit à genoux, & pria Dieu, qu’en
rendant la vue a cec h omme , il éclairât les coeurs
de plufieurs fideles. Aufli-tôt l ’aveugle recouvra la
Vu e , &c tous les affiftans reconnurent qu’Auguftm
enfeignoic la vérité. Les Bretons même le confeife-
r e n t . mais ils dirent qu ils ne pouvoient renoncer
a leurs anciennes coutumes, fans la permiilion des
leurs, & demandèrent que l’on afTemblât un fécond
concile plus nombreux
Tome F Ü l , ¡q fa