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S- g é , ni dans les monafteres ; ôc à tous ceux qui étoient
■}■ marquez à la main, comme foldats enrôl iez, d’embraffer
la vie monaftique. Saint Grégoire reçue
cette loi par un écuïer de l’empereur nommé Lon-
gin : Se ne put alors faire de réponfe , étant malade.
Mais fur la fin de l’indi&ion onz ième, au mois
d’Août 593. il écrivit à l’empereur une lettre , qui
commence ainfi : C ’eft fe rendre coupable devant
Dieu , que de ne pas agir avec les princes en toute
fïncerité. Je ne vous parle en cette remontrance,
ni comme évêque , ni comme miniftre p u b l i c ,
mais comme particulier : parce que j etois a vous ,,
avant que vous fuffiez le maître de tout le monde.
I l rapporte enfuite la difpofition de la l oi , Sc loue
la première partie, qui exclut de la clericatuce les
officiers publics. C a r , dit - il , ces gens veulent plutôt
changer d’ emploi, que de quitter le fiecle. Mais
j ’ai été fort étonné, de ce que vous defendez par la
même loi , à ceux qui ont adminiftre les affaires
publiques , d’embraffer la vie monaftique. Car le
monaftere peut rendre leurs comptes Sc payer leurs
dettes. C ’eft que les moines portoient alors leurs
biens avec eux dans la communauté Sc recevoient
5. des fucceffions : ainfi le monaftere qui profitoit de
leurs biens , devoit fe charger de leurs d e t te s , ou ne
les pas recevoir. Saint Grégoire continue : La dé-
fenfe que la loi fait aux foldats, d’embraffer la v iâ
monaftique , m'épouvante pour vous , -je 1 avoue.'
C ’eft fermer à plufieurs le chemin du ciel : car encore
que l’on puiffe v iv re faintement dans le fiecle,’
i l y en a beaucoup qui ne peuvent être fauvez fans
tout
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tout quitter. En cette lettre, & en plufieurs autres, ‘ 593*
faint Grégoire parle des empereurs en plurier : parce
•que Maurice avoit affocie a l’empire Theodofe ion
fils, le quatorzième d’Avr i l 591. Il continue :
Mo i , qui parle ainfi à mes maîtres ; qui fuis-je ,
finon un ver de terre ? Toutefois , je ne puis m ’empêcher
de leur parler, voïant cette loi oppofée à
Dieu. Car la puiffance vous a été donnée d’enhaut
fur tous les hommes , pour aider les bons défirs ,
& faire fervir le roïaume de la terre au roïaume
des cieux. Et cependant on dit tout h a u t , que celui
qui fera une fois engagé au fervice de la terre ,
ne pourra fervir à Jefus-Chrift, avant que fon tems
foit expiré' ; ou qu’il n’ait reçu fon co n g é , comme
invalide. Voic i ce que Jefus-Chrift vous répond à
cela par ma bouche : De fecretaire je vous ai fait capitaine
des Ga rde s , puis Cefar , puis empereur &
pere d'empereur , j’ai fournis à vôtre puiffance mes
prêtres; ££ vous retirez vos foldats de mon fervice?
Répondez , je vous prie Seigneur à vôtre fe rv i teu r ,
que répondrez-vous à vôtre maître, quand il v ien dra
vous juger &c vous parler ainfi ; Et enfuite : Je
vous conjure par ce juge terrible , de ne pas obf-
curcir devant Dieu tant de larmes que vous répandez
, tant de prières, de jeûnes & d’aumônes, que
vous faites : mais d’adoucir ou de changer cette
loi. Pour moi étant fournis à vos ordres , je l ’ai
envoïée dans les diverfes parties du mon d e , &c je
vous ai reprefenté qu’ elle ne s’accorde pas avec
la loi de Dieu. J'ai donc rempli mon devoir de part
& d’autre : puifque j ’ai obéi à l’empereur ,
Tome V 'U I. K