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------------. 1-6 H l î t O l R E E c CI E SÏAST IQ Ui ;
A n. 590. l ’année precedente : contre l’abbeffe Sc le monaftere;
Sc de leur derniere rébellion : les exhortant à demander
pardon a 1 abbeife , Sc à réparer le dommage
qu’elles avoient commis. Elles lerefuferent , menaçant
hautement de tuerl ’abbeife. C ’eft pourquoi les
évêques aïant confulté les canons , les déclarèrent
excommuniées, jufqu'à ce qu’elles fiffent pénitence,
&c rétablirent l ’abbeife dans le gouvernement du
monaftere. Ils rédigèrent ce jugement par écrit
J’adreiTantaux rois qui les avoient aflemblez : Sc les
priant de faire exécuter la promeffe que les religieu*
les rebelles avoient faite , pour la reftitution des
biens Sc des titres du monaftere dont elles s’étoient
emparees ; Sc d empecher qu’elles retournaflent au
lieu qu’elles avoient fi indignement profané. Ce
jugement étant publ ié, Sc l’abbeife rétablie , les fé-
ffitieufes allèrent trouver le roi Chi ldeber t , Sc lui
nommèrent des perfonnes qu’elles aceufoient non
feulement d’avoir un mauyais commerce avec l’ab-
beife , mais encore de porter tous jes jours des jmef-
fages à la reine Fredegonde fon ennemie. Le roi les
fit prendre, mais après les avoir examinez, fans trouver
aucune charge contre eux , il le? renvoïa. Enfin
Chrodielde 8c Bafine obtinrent leur abiolution au
concjle de Mets tenu fur la fin de cette année, au fu-
jet de Gilles ou Egide évêque de Reims.
Ce prélat étoit chargé d’avoir trempé dans une
eonfpiration contre la vie du roi Chi ldeb e r t , qui Le
fit prendre Sc amènera M e t s , quoiqu’abbatu par-
une longue maladie. Quelques évêques aïant re-
mpotré au roi qu’il n’avoit pas dû faire enleyer de
chez
V I I I .
-Concile de
Mets.
X. c. 19»
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chez lui 8c mettre en prifon cet évêque fans l’enten- A n. J90,
dre : il lui permit de retourner à Reims , Sc envoïa
des lettres a tous les eveques de fon roiaume, pour
le trouver à Verdun au milieu du mois d’Oétobre.
Quand ils furent arrivez on les mena jufques à
Mets , Sc Gilles s’y trouva auflî. Le roi eboifit pour
la pourfuite de cette affaire Ennodius qui avoit été
d u c , 8c qui commença ainfi : Pourquoi avez - vous
quitté nôtre roi à qui appartenoit la ville où vous
étiez évêque,pour rechercher l’amitié de C h i lp e r ic ,
qui a toujours été fon en nemi , qui a tué fon pere ,
banni fa mere 8c ufurpé fon roïaume ; Et pourquoi
avez -vous receu de lui des terres filiales dans les
provinces qu’il a ufurpéesî L’évêque répondit : Je
ne puis nier que j ’aïe été ami du roi Chilperic :
mais ce n ’a jamais.été contre les interefts du roi
Childebert. Quant aux terres, je les ai obtenues en
vertu des lettres de ce roi même. Il produifit les
lettres-, mais le roiChildelaert nia de lui avoir faic
ce don. On fit venir Othon qui avoit été en ce
tems-là référendaire du r o i , 8c dont la foufeription
y paroiffoit : il nia de l’avoir fa i te , Sc foûtint qu’on
avoit contrefait fon écriture. Ainf i l’évêque fut
convaincu de faulfeté fur ce premier chef.
On produifit enfuite des lettres de lui à Chilperic
; Sc de Chilperic à l ui , contenant plufieurs ch o ies
injurieufes àBrunehaut, 8c entre autres : que fi
on ne coupe la- racine la plante ne fechera point.
C ’eft-à dire , qu’il falloir fe défaire d’elle pour accabler
fon fils. L’évêque nia d’avoir écrit ou receu ces
lettres-', mais on lui reprefentaun de fes domeftiques
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