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maires de leur palais : ce qui les a fait nommer rois
faineans. C lo v is avoit réüni à fa couronne le
royaume d’Auftrafie , après la mort de fon frere
Sigebert II [. mort en 654. le premier jour de Fé-
f ’Îoi Fei *° 5 v l *er’ ^ enterré à Mets , & fa pieté l’a fait h o norer
comme faint. Il fe fervit entre autres des
confeils de faint Cunibert évêque de C o lo gn e : qui
gouverna cette églife pendant quarante ans , &
e. il. mourut en 6 6 4. le douzième de Novembre.
Quant à C lov is , il fu t enterré à faint Denis en
France.
x x v i i . T rois ans aup ara vant, il avoit accordé à ce
f a im D c n f s ! p°ur monaftere un p r iv ilè g e , que l’on y conferve encore
en o r ig in a l, écrit fur du papier d 'E g y p te ,
iibtv'’Îai T F‘X ^ ^ont ^ cnture > le ftile 8c l’ortographe mar-
ub. vi. ». 7. quent la barbarie du fiecle. Le roi d i t , qu’à fa
, priere, Landri évêque de Paris a accordé un privilège
à ce monaftere, afin que les moines puiifent
y prier plus en repos. C ’eft pourquoi il défend ,
qu’aucun évêque ni autre ne puifle rien diminuer
des terres ou des ferfs de ce monaftere : même à
titre d’é ch ang e , fans le confentement de la communauté
& la permiifion du R o i, ni enlever les calices
, les c ro ix , les ornemens d’au te l, les livres 8c
les autres meubles Sc les emporter à la ville . A la
charge, que la pfalmodie perpétuelle jour 8c n u it,
y fera celebrée, comme elle a été inftituée du tems
du ro iD a g o b e r t,& comme elle fe fait à faint Mausup.
Uv. n Cc d’Agaune. C e privilège eft fouferit par le r o i ,
xxxvm. ». ij. r c 1 • 1 1 11
par Ion rcrerendaire ou chancelier Beroalde, 8c par
vingt-quatre évêques dont les plus connus font :
A
L i v r e t r e n t e -n e u v i e ’m e . 567
Auncmond de L io n , Chaoalde de Vienne , Raü-
racus deNevers , Etherius d’Embrun. Saiüt Eloi
de N o y on , Rigobert de T o u r s , faint Landry de
Paris, V u lfo len d de Bourges, Palladc d’Auxerre,
Clair de Grenoble, Armentarius de Sens. Enfuite
font les fouferiptions de plufieurs ieigneurs 8c
grands officiers, entre lefquels eft Ebroin , depuis
maire du palais. La datte eft de C lic o i le dixième
des Calendes de Ju ille t, la fixiéme année du regne
de C lo v is : c’eft -à-dire le vingt-deuxième de Juin
643. Et l’on vo it par ces fouferiptions, qu’il y eut
en ce lieu une grande afTembléc d’évêques 8c dé *«■ t. cmc. p.
feigneurs de tout le royaume. Auffi la comptet
on entre les conciles.
La conformiré de ce privilège , avec celui que Fon^JJ” rMar
rapporte Marculfe , confirme l’opinion commune _
qu’il v iv o it en ce même-tems-, & que l’évêque Landry
à qui il adreffe fon liv r e , eft celui de Paris.
Marculfe étoit un moine âgé de plus de foixante rnfat. Mure.
8c dix a n s , qui par l ’ordre de cet év êqu e , fit un
recueil de formule des aétes les plus ordinaires,
fuivant la coutume du lieu ou il demeuroit, 8c le
divifa en deux livres : dont le premier contient
principalement les chartes ro y a le s , c’eft-à-dire les
aétes qui venoient du palais ; 8c le fécond contient
les a£tes qui fe paffioient entre particuliers en chaque
païs, connus alors fous le nom de charta pa-
genfes. On peut beaucoup apprendre dans ce recueil
pour les antiquitez ecclefiaftiques.
La première formule eft d’un privilège accorde
à un monaftere par l’évêque diocefain, à l’exemple