
--------- î-5^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
A n . <Ti o . t ion , ôc à ¡’union entre eux. Il leur ordonne d'obéir
à fon difciple A t t a l , à qui toutefois il laide 1®
liberté de demeurer avec eux ou de le venir trouver,
Se en ce cas qu’il vienne, il leur donne Valdolen
pour fuperieur. Puis adreiTant la parole à A n a l e
feu l , il 1 ui enjoint de demeurer, s’il voi t le profit
des ames. Ma is , a joute - t - i l , fi vous voy e z du péril,,
venez : or je parle des périls de la divifion ; car je
crains qu’ il n’y en ait auiïi chez vous , à caufe de
la pâque , ôc que vous ne foyez plus foibles en mon
abfence. Vers la fin il ajoute : Pendant que j ’écris
on vient de m'a v e r t i r , qu’on prépare un vaiiîeau
pour me mener malgré moi-en mon pais : mais fi
je veux m’enfuïr ; je n ’ai point de gardes qui-
m’en empêchent : au contraire, ils iemblent v o u loir
que je me retire. La fin du parchemin m’oblige
à finir ma lettre : l'amour n’a point d’ordre, c'eft
ce qui la rend confufe. V o y e z vos confidences, fi;
vous êtes plus purs ôc plus faints en mon abfence,.
ne me cherchez pas t mais auifi que cette fepara»
tion ne vous faife pas chercher une liberté , qui
vous foûmettroit à la fervitude des vices. Si vous
v o y e z la perfeêtion seloignerde vous , que quelque
avanture me fepare, ôc qu’Attale ne fuffife pas pour
vous gouverner; affemblez-vous tou s , &c choififTez
un fuperieur.
Tandis quefaint Colomban demeura à N a n t e s ,
il n’y reçut aucune confolation de Sofrone, qui en
étoit év êque; au contraire , il fe joignit au comte
Theobalde, pour le preiTer de partir, fuivantles ordres
du roi. Mais le vaiifeau qui le dévoie porter
L i v r e T r e n t e - S e p t i e ’m e : ■ ¿59
en Irlande, ayant été repouflepar le v e n t : celui à
•qui il appartenoic , crut que les meubles du Saint ôc
fes compagnons embarquez avant lui , en étoient
caufe, ôc refufa de le mener. Ainf i il revint à fon
logis; ôc on lui laiifa la liberté d'aller où il vou-
droit : lui donnant même dequoi continuer fon
voyage.
Il alla trouver le roiClotaire II. fils de Chilperic,
qui regnoit alors fur les François de Neuf lr ie, ôc
qui fe trouvoit fur la cofte de l ’Océan. Il fçavoit la
perfecution que fouffroit faint Co lomban, de la
part-de Brunehaut ôc de Theodor ic : ainfi il le
reçut comme un prefent du ciel ôc lui offrit toute
forte de fecours, s’il vouloit demeurer dans fon
royaume ; mais faint Colomban ne l'accepta p a s ,
craignant d’augmenter l’inimitié entre les deux rois.
Clotaire le retint autant qu’il p u t , ôc en reçut des
avis falutaires, pour la correétion de fa co u r , dont
il promit de profiter. Pendant fon féjour, il s’émut
un différend entre les deux freres Theodebert ôc
Th e o d o r ic , touchant les limites de leurs éta ts , la
même année 610. quinzième de leur regne. Ils envoyèrent
l’un ôc l’autre des ambafTadeurs au roi
Clotaire pour lui demander du {¿cours. Il con-
fulta faint Colomban , qui lui confeilla de ne point
prendre parti ; parce que dans trois ans leurs deux
royaumes tomberaient fous fa puiffance. C ’efl la
troifiéme fois qu’il fit cette prédi&ion: à laquelle
Clotair e ajouta fo i , ôc en attendit avecpatience l’ac-
compliffemenr.
Enfuite filint Colomban obtint de lui une
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A n, 610J
V I I.
Sainr ColottW
ban en Auftra-f
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