
4j o H r s ^ o i R E E c c l e s i a s t Y q l ü E .
r e tiq u e s , que les peres a vo ien t eu tan t de raifon
645- d ’é touffer : S oph ron e é to it - t - il l’auteur du fc an -
dale ?
l. Pyrrus reconnut que la queftion des vo lon te z
des deux ¿to jt fufffamment éclaircie ; & qu’enfuite il étoit
inutile d’examiner celle des opérations. Mais faint
Maxime lui reprefenta, que la charité demandoit
d’examiner quelques paffages, qui pouvoient trom*
per les iimples. I l commença par les écrits de P yr rus
lui-même , & montra, qu’il ne devoit pas dire
que Jefus-Chrift , coniîderé comme un t o u t , n’a
qu’une opération. Pour rendre cette vérité fenfi-
b le , il employa la comparaifon d’un couteau rougi
au fe u , qui coupe 6c brûle tout enfemble : ainfi ce
font dans un même iujct deux opérations diftinc-
189. t e s , quoiqu’infeparables. I l expliqua enfuite un
mjoim. paifage de faint C y r i l le , où il dit que Jefus-Chrift
montrait une feule opération par fes deux natures.
C a r il fit vo ir que faint C y r ille ne parle ^ue des
opérations divines, comme les miracles, auiquels la
nature humaine concouroit : puiiqu’il p a r lo it , ou
iji. touchoit les malades, ou fa iio it quelque mouvement
du corps. Enfin faint Maxime vient aux fameux
paffage de faint D e n is , touchant l’opération
nouvelle 6c theandrique. Il ne contefte point l’autorité
de cet écrivain 5 & il en étoit fi bien perfuadé ,
qu’il a fait un commentaire fur tous fes ouvrages.
Mais il montre que le mot de nouvelle fignifie feulement,
que la maniéré en laquelle Jefus-Chrift opérait
étoit extraordinaire, 6c au-deffus du cours de la
nature, & que le mot de theandrique enfermant les
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ideux natures, enferme aufll les deux opérations
réunies en Jefus-Chrift. A u trem en t,d it-il, fi cette
opération eft unique , Jefus-Chrift comme Dieu
aura une opération différente de celle du pere, qui
n’eft pas theandrique ; & par confequent il fera
d’une autre nature.
Enfin Pyrrus fe rendit, 6c parla ainfi : En vérité p.
il paraît abfurde , de n’admettre en Jefu s -Ch r ift,
qu’une opération : mais je demande grâce, 6c pour
moi 6c pour ceux qui m’ont précédé. On peut, dit
faint Maxime , condamner l’erreur fans parler des
perfonnes. Mais par ce moyen , dit Pyrrus , on
condamnera Sergius & mon concile ? J’admire, dit s*
faint Maxime, comment vous appeliez concile une
affemblée faite contre toutes les réglés. Car la lettre
circulaire n’a point été écrite du confentement
des patriarches : ni le jour,-ni le lieu n’ont été marquez.
Il n’y a eu ni promoteur, ni accufateur. Les p-
evêques qui compofoient cette affemblée,n’avoient
point de pouvoirs de leurs métropolitains, ni les
métropolitains de leurs patriarches ; 6c n’avoient envoyé,
ni lettres,ni députez. O n vo it ici les forma-
litez neceffaircs pour un concile légitimé. Pyrrus
dit : S’il n’y a point d’autre moyen , je fuis prêt à
vous donner là-deffus toute fatisfadtion. Car rien
ne m’eft plus cher, que mon falut. Je vous demande
feulement une grâce ; premièrement, que j’aille
adorer les faints apôtres, enfuite que je vo y e le vi-
fage du très - faint p a p e , 6c que je lui prefente
le libelle de ma retradlation. Saint Maxime 6c
le patriee Grégoire lui accordèrent ce qu'il defî-
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