
i t S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. tfoj. l’empereùr qui autorifoit fa prétention.; Quoique
x i i * Epift. 3.
cet ordre n’eût point eû d'ef fet , Alcyfon fe plaignit
à l’empereur, qui renvoya l'affaire à André archevêque
de Nicopoli métropolitain de l’un 8c de
l’autre ; celui - ci , avec connoiffance de eaufe ,
maintint Alcy fon dans fa jurifdiétion fur la ville
de Caffiope. Saint Grégoire confirma ce jugement ;
8c quoique l’ingratitude de Jean dût le faire chaifer
de Caûiope : il voulut qu'Alcyfon en usât plus
humainement , 8c qu’il y laiifàt demeurer Jean , à
condition q u ’il renonceroit par écrit a fa vaine prétention
: 8c quand la paix feroit rétablie, ilretour-
neroit à fon é. Oglife.
Saint Grégoire inftruifit de cette affaire Boni-
face fon nonce à C. P. 8c lui dit : Parce que l'empereur
a été furpris en cette affaire, nous avons jugé
à propos de ne point délivrer notre fentence, de
peur qu’il ne femble que nous méprifions fon ordre
: ce qu’à Dieu ne plaife. Vous l ’inftruirez donc
foigneufèment de toute l'affaire ; 8c vous ferez en-
. forte , que nôtre fentence foit envoyée fur les lieux
de fon confentement; 8c s’i l fe peut , avec un ordre
de fa part pour fo faire executer. Ce refpeêt de
faint Grégoire . pour un ordre même injufte de
l ’empereur , eft digne de Confideration. La lettre
eff du mois de Décembre indidlion feptiéme .-
l ’an 60}.
Firmin évêque de Triefté en Iftriè , quitta le
f? X L V II .'
Affaires de
Triefte & <TAn-
cone.
L fchifme ,8c en écrivit à faint Grégoire, qui le reçut
avec joye , 8c l’exhorta àdemeurer ferme •, lui pro-
i.£j>îS.j7. mettant fa protedion. Et il lui tint parole : car
L i v r e T r e n t e ^Si X i e ’m e . —
Severe évêque de Grade, ch e f du fchifme d’If trie, A n . doj.
ne manqua pas de tenter Firmin ; 8c ne pouvant
l ’ébranler par les promeffes, il excita contre lui une
fédition. Saint Grégoire en écrivit ainfi au patrice
Smaragde exarque de Ravenne fucceffeur de Calli-
nique : Vous pouvez mieux apprendre de p r è s , les XIl£?^.+S!,
violences que notre frere Firmin a fouffertes.-C’eft
pourquoi je vous prie d’envoyer vos ordres à vos
îieutenans e.n Iftrie , pour lui procurer un repos,
qui en excitera plufieurs autres à fuivre fon
exemple.
L ’églife d’Ancone étant vacante , on élut trois
fujets pour la remplir : Florentin archidiacre >
Ruflique diacre de la même églife , 8c Florentius
diacre de Ravenne ; furquoi faint Grégoire écrivit
ainfi à un évêque : On nous a dit que l’archidiacre
Florentin fçait l’écriture ; mais qu’il eft accablé
de vieilleffe, 8c fi ménager , que jamais un ami
n’entre chez lui pour y manger. D é p lu s , qu’il a
fait ferment fur les évangiles de n’être jamais é v ê que.
On dit que le diacre Ruflique eft un homme
v ig i lant , mais qu’il ne fçait pas les pfeaumes. Pour
Florentius nous fçavons qu’il eft appliqué ; mais
nous ne connoiffons pas fon intérieur. C ’eft pourq
u o i , rendez-vous promptement à Ancone avec
nôtre frere A rme n iu s , vifiteur de la même églife
pour vous en informer exactement. Si on élit Florentius
, il faut avoir le confentement de fon évêque:
mais il ne doit pas le donner en vertu de nôtre
mandement , de peur qu’il ne femble que ce foit
maigre lui. Telle étoit la circonfpeôtion de faint
F f iij
ém