
t i H i s t o i r e E c c i . e s i a s t î q u é .
niftrer les terres du monaftere, fe faiianr obéïr par
les l'erviteurs à force de coups: 8c menaçant , il elle
pouvoic entrer au monaftere, de jetter l’abbeffe par
defliis les murailles. LeroiChildebert L’aïant appris,
envoïa un ordre à Maccon , qui étoit comte de
Poitiers, de reprimer ces violences; 8c l'archevêque
Gondegifile é c r iv i t , tant en fon nom , que des évêques
qui l'accompagnoient à Poitiers, a d ix évêques
afTemblez avec le roi Gontran : donc les trois premiers
étoientEther iusdeLion,Syagr ius d’Autunôe
Aunacairè d’Auxerre : pour leur donner avis de l’ex-
Gommunication qu'ils avoient prononcée contre ces
religieufes rebelles. Les dix évêques témoignèrent
par leur réponfe, qu'ils approuvaient ce que leurs
confrères avoient fait : en attendant le concile qui
fe devoir tenir le premier jour de No v emb r e , 8c où
l'on examineroic fe remede que l’on pourroit apporter
à ces defordres. Cependant ils les exhortent à
prier pour ces pauvres égarées. L’abbefle de fon côté
envoïa aux évêques voifins des copies du teftament
de fainte Radegonde.
t. 4;. Enfuite M eroüée évêque de Poitiers, touché des
reproches que les religieufes rebelles lui fa i foient ,
envoïa Pùrcaire abbé de faint Hilaire à Gondegifile
évêque de Bourdeaux 8c à fescomprovinciaux : pour
le prier de lever l’excommunication , afin qu’elles
puflent fe préfenter pour être oüies: mais il ne pue
l ’obtenir , 8c un prêtre envoie par le roi Childebert
tenta la même chofe inutilement. La rigueur de
l ’hiver obligea les religieufes rebelles à fe feparer.:
puelques-unes fe retirèrent chez leurs parens ; d’au-
L i v r e T r e n t e - C i n q u i e ’me. ï 3 *■ ■■■'- ...
tfes dans leurs maifons particulières; d’autres dans A n . j j o ,
les monaftercs où elles avoient été auparavant. Il en
demeura peu avec Chrodielde 8c Bafine , encore é-
toicnc-elles divifccs : Car Chrodielde vouloit être
la maîcrelTe, 8c Bafine fe Tentant princefle comme
elle, ne vouloit pas lui obeïr.
L'année fuivante <9®. Chrodielde toujours envi- J ¡ÉË
\ r /\ r 1 Violences cou*
ronnee de cette troupe de lcelerats, leur comman- tre l’abW e .
da d’entrer de nuit dans Le monaftere de fainte Greg, X. hift.
C r o i x , ôc d’en tirer l ’abbeflFe Leboiïere. C e l le - c i c
entendant lebruitqu’ils faifoient en a r r ivant , & ne
pouvant marcher parce qu’elle avoit la goûte , fe fit
porter dans l’églife devant la châffe de la fainte
Croix. Les hommes étant entrez avec un flambeau
8c des armes-, la cherchoient de tous côtez ; 8c l’aïant
t rouvée, un d’eux lui voulut donner un grand coup
d’épée ; mais il fut frappé d’un couteau par un autre
8c tomba tout en fang. Cependant la prieure juf t ine
aidée par d’autres foeurs éteignit le flambeau, 8c
couvrit l’abbeiTe du tapis de l'autel. Dans cette ob~
feurité ces hommes, prirent la prieure pour l’ab-
befte , 8c l'emportaient à faine Hilaire : mais le jour
commençant àparoître ils la reconnurent 8c la ren-
voierent à fon monaftere. Ils retournèrent donc , Sc
aïant pris l’abbefle, ils la mirent en prifon près faine
Hilaire au lieu où logeoit Bafine. La nuit fuivante
ils pillèrent le monaftere de fainte Croix , n’y laif-
fant que ce qu’ils ne purent emporter.
Les évêques de Gaule furent divifez au fujet de la
Pâque cette année 590. La plupart fuivant le cycle c.cj.
de Viótor la celébrerent le leptiéme des calendes