
A N. 591.
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p a r t , que l ’on lit encore aux mêmes jours.- Il e s
avoit diété v i n g t , Si les avoir enfuite fait lire devant
le peuple. Il avoit prononcé les vingt autres y
& on les avoit écrites à mefure qu il parloir. On les
recueillit en deux livres : non iuivant 1 ordre des
jours, mais félon qu’il les avoit faites, pendantplu-
iieurs années. Depuis quelles furent recueillies, il
l es envoya à Secondin éveque de Taormi te en Sicile
: lui marquant qu’elles avoient ete dites pèiir
dant la meife. Car c'étoit la place de la predica-
1 1 ! , i l j, Saint Grégoire entreprit eniuite d expliquer a.
fon peuple le prophète Ezéchiel ; & l’on écrivoit fes-
homélies pendant qu il les prononçoit. Apres qu il
en eut fait douze fur les trois premiers chapities .■
fon peuple voyant que les affaires dont il étoit accablé
, ne lui permettoient pas d’achever ainfi tout
le livre , ,1e pria de lui expliquer au moins la der-
niere partie, touchant le retabliffement du temple,
qui eft la plus difficile. Il fa u t , d i t - i l , vous obéir :
. mais il y a dans cette entreprife deux choies qui
me troublent i lobicurite de cette prophétie ^ ôc la
nouvelle que nous avons r e çu e , qu Agilulfe roi des
Lombards a paffé le P ô , pour venir en diligence
nous affieger. Jugez , mes chers freres, comment
un pauvre efprit troublé par la crainte Se partagé
en divers fo in s , pourra pcnetrer des myfteres fi
cachez. Mais la grâce du ciel & l’ardeur de vos
defirs me foûtiennent. il commence ainfi une de
fes homelies : De peur qu’on ne nvaccufe de témérité
je vous dirai dans quel efprit j ’entreprens de
L i v r e T r e n t e-C r n q u i r’m e . ioi
Vous expliquer ces mifteres iî profonds. Souvent
ce que je n’a v o i sp ù entendre feul dans les faintes
écritures, je l’ai entendu étant en prefence de mes
freres : d’où j ’ai conclu , que c’eft pour eux que
cette connoiifance m’eft donnée. Je dois donc attribuer
à mon peu de lumière , ce que je n’entends
pas en ce prophète, fit à vous ce que j ’en
entends.
Dans une autre home lie, il décrit ainfi l ’état
de l’Italie Se de Rome : Q u ’y a-t-il encore dans le
monde , qui nous puiffe plaire ? Nous ne voyons
que trifteffe , nous n’entendons que gemiffemens.
Les villes font détruites, les fortereffes ruinées, les
campagnes ravagées , la terre eft réduite en folitu-
de. Et ces petits reftes du genre humain , font continuellement
battus des fléaux de Dieu. Nous
voyons les uns entraînez en c a p t iv i té , les autres
mutilez , les autres tuez. Rome m êm e , autrefois
la maîtreffe du monde , nous voyons où.elle eft réduite
i accablée de douleurs, abandonnée par fes
citoyens, infultée par fes ennemis, pleine de ruines.
O ù eft le fena t , où eft le peuple ! Que dis-je,
des hommes ? Les édifices mêmes fe détrui fent ,
les murailles tombent. Où font ceux qui fe ré-
joüiffoient de fa gloire ? où eft leur pompe Se leur
orgueil? Autrefois fes princes Se fes chefs fe répan-
doient par toutes les prov inces , pour les piller : les
jeunes gens accouraient de tous c o t e z , pour s’avancer
dans le monde. Maintenant qu’elle eft déferre
Se ruinée, perfonne n’y vient plus chercher
la fortune : il n’y refte plus de puiftans capables-
A n. 595.
Uom» 1 8 .jv
1184.
C, edi t. Par if*
1640,