
Be. III.
Vita
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4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
• retira dans une petite iile de la mer ; d’où,quelque
tems après quittant l ’Irlande, il pailadans la grande
Bretagne 5c chez les Saxons : 5c le roi Sigebert le
reçut avec grand honneur.
, c. ii. C e prince regnoit,en Eilangle , c’eft-à-dire fur
les Anglois Orientaux. Mais fous un roi précédent,
il avoit été obligé de fe réfugier en Gaule & y
avo it reçu le baptême. Etant roi il voulut imiter le
bon ordre qu’il avoit vu dans les Gaules, 5c établit
unç école pour inftruire les enfans, Il laiifa fon
royaume à un de fes parens, 5c fe confacra a Dieu
dans un monaftere qu’il avoit fait bâtir. Il y avoit
demeuré lon g-te rfls , quand Penda roi des Mer-
ciens fit la guerre aux: A nglois Orientaux : qui fe
fentant les plus fo ib le s , prièrent le roi Sigebert de
venir au combat pour encourager les foldats par fa
prefençe, & par le fouyenir de fon ancienne valeur.
Il le tirèrent donc malgré lui de fa retraite : mais
pour montrer qu’il ne renonçoit pas à fa profef-
f io n , il ne voulut porter au milieu de l’armée,
qu’une baguette à la main. Les payens eurent l’avantage
, Sigebert 5c le roi fon O y O ' • • fucceifeur furent
tu e z , 5c leur armée défaite.
, ly j T e l étoit donc Sigebert, qui reçut faint Furfi
dans fes états, 5c lui donna une terre où il bâtit un
4. monaftere. Après l ’avoir gouverné quelque tem s ,
il en laiifa la conduite â Foillan fon frere , 5c fe
retira dans le defert avec fon autre frere nommé
Ultan. I l y paifa une année dans la p r iere, foute-
nuë par le travail. Mais comme on le tiroit fou-
vent de fa fo litu d e , par le befoin que l’on avoit
L i v r e t r e n t e - h u i t i e ’m e . 4 1 5
de fes cbnfeils, 5c qu’il vo y o it le païs troublé par
l ’invafion des payens ; il réfoliit de paffer en Gaule,
& y fut reçu avec honneur par le roi C lo v is & le
Patrice Erchinoald maire de fon palais. Ce lu i-c i
lui donna la terre de Latiniac .ou Lagny fur la M arn
e , à fix lieues de Paris : 5c faint Furfi y fonda un
monaftere , qui fubfifte encore. Il voulut enfuite
repaller en Angleterre : mais il mourut en chemin ;
&c Erchinoald fit tranfporter fon corps â Petrone ,
terre de fon domaine, où il fa ilo it bâtir une églife
magnifique. C ’eft aujourd’hui une co llé g ia le , qui
garde encore les reliques de faint Furfi. L ’églife Martyr, r. is,
honore fa mémoire le feiziéme de J anv ie r , & on
croit q u il mourut l ’an 65o. Son corps fut tranfferé
quatre ans après, en une chapelle bâtie exprès
dans la même églife : la tranilation fe fit par faint
Eloi évêque deJMoyon , & faint Adbert de Cambray.
Saint Acaire évêque de N o y o n étant m o r t , on xx i x .
élut pour lui fucceder faint Eloi ; & en même tems °rat ^ faiM
faint Oüen fon am i, pour l ’églife de Roiien , a
p1lace de faint Romain. Les diocefes de N o y o n & i “(’-liv- . "-r* | ^ » X X X I I . »• 43*“
pe I ournay etoient unis depuis faipt Medard ,
plus de cent ans auparavant, & la Flandre avec les
pais de Gand 5c de Courtray en dépendoient : or
une grande partie de ces peuples étoicnt encore
payens, & fi farouches, qu’ils ne vouloient point
ecouter la prédication de l ’évangile, C ’étoit la principale
raifon , de leur donner un palleur auifi zélé
que faint Eloi.
Quand il v it qu’il ne pouvoir en aucune maniere
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