
A N . 5 9 1
X I I I .
Saint Grégoire
foiî tient
]e cinquième
concile.
J. Zfift, 15.
1 8 H i s t o i r e . E c---c---l---e-- s i a s» t*■ ji. qvc_uu ea ..
. ou fi l .on veut les trois perfonnes de la Tr inité :
comme 1 immerfîon unique peut iîgnifier l’unité dé
la nature divine. Mais parce que les Hérétiques
plongeoient trois fois , je fuis d’avis qu’on ne le faiTe
point chez vous : de peur qu” il ne leur femble que
nous divihons comme eux la divinité ; & qu’ils ne fe
vantent que leur coûtume l’a emporté fur la nôtre.
Je vous envoie les livres dont le mémoire eft ici
joint : pour l ’explication fur Job g je l’ai réduite
d homélies en livres fuivis, & ils font entre les mains
des écrivains. Cette lettre efl datée du mois de Mai
in d id io n neuvième l ’an y j ï .
Au mois de Février de la même année faint Grégoire
tint un concile a Rome , d’où il écrivit fes lettres
fynodales aux quatre patriarches, ou plutôt la
meme lettre dont il leur envoïa à chacun un exemplaire
: fçavoir à Jean de C P . à Euloge d’Alexandrie,
a Grégoire d’A nt ioche , à Jean de Jerufalem,
& a Anaftafe d Ant ioche. La raifon de nommer les
deux patriarches d Ant ioche eft qu’encore queGre-
goire fut en pofteiEon , le pape ne laiffoit pas de re-
connoitre Anaftafe ; & il avoit même écrit à l ’empereur,
pour obtenir , que fi on ne lui permettoiï
pas de retourner a fon flége ; du moins on l ’envoïa
a R om e , avec 1 ufage du pallium pour célébrer la
mefte à faint Pierre avec le pape. Il commence fa
lettre fynodale par repréfenter fon af fl i&ion, d’avoir
etc chargé de l'épifeopat, en étant auffi indi,
gne qu il fe croit : puis il s’étend fur les devoirs des
pafteurs, & fait prefque l ’extrait de fon paftoral.
Il le recommande aux prières de ceux à qui il écrit.y
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L i v r e T r e i ï t e - C i n q u j i e ’m e .' 29
enfuite il fait fa profeffion de foi fuivant la coûtum
e , & déclare qu’il reçoit ôc révéré les quatre conciles
généraux comme les quatre évangiles. Il ajoute:
Je porte le même refpeôl au c inquième, où la prétendue
lettre d’ Ibas a été condamnée , Théodore
convaincu de divifer la perfonne du médiateur, &
les écrits de Theodoret contre faint Cyrille réprouvez.
Je rejette toutes les perfonnes que ces vénérables
conciles rejettent, ôc je reçois toutes celles qu’ils
honorent : parce que comme ils font fondez fur un
confentement univerfel , celui - là fe détruit fans
leur nuire , qui préfument lier ceux qu’ils délient >
ou délier ceux qu’ils lient.
C e que S. Grégoire die ici du cinquième concile ,
& de la nécefhté de condamner les perfonnes que
les conciles condamnent, regardent manifeftement
la queftion des trois chapitres. Aufti prit-il grand foin
de la réunion des fchifmatiques qui refufoient de les
condamner ; &i dès le commencement de fon pont ificat
il écrivit à Severe évêque d’Aquilée , qui étoit
leur chef en Occident, de venir à Rome avec fes fe-
¿tateurs , fuivant l’ordre de l’empereur, pour ailifter
au concile qui s’y devoir tenir apparemment le même
où il dreffa fa lettre fynodale. Pour éviter de Ce
trouver au concile , les évêques d’Iftrie s’aftemble-
rent à Maran , & envoïerent des clercs à l’empereur
Maurice avec trois requêtes: l’une au nom des é v ê ques
fujets des Lombards, une au nom deSeveré &
des autres évêques fujets des Romains : la troifiéme
au nom de Severe feul. Nous avons encore la pre>
miere qui porte les noms de neuf évêques.
A n . 5 9R
I.
Ap. Baron*
an, jpo. n. 4}**
V. Sol. dt S,Jn-
gon. y. Tev, t. 3*-
p. 671.