
j j i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ phane : pour ne pas troubler le peuple par ces fub-
i 6' tilitez. A u contraire, dit faint Maxime , tout le
monde eft-édifié de la confeffion cxaéte de la fo i.
T ro ile dit enfuite : A y e z dans le coeur ce que vous
voudrez ; perfonne ne vous en empêche. Saint
Maxime repondit : Dieu n’a pas renfermé dans le
coe u r , tout ce qui eft neceiiarre pour le falut. Il a
• x - M- dit : Qui me confeife devant les hommes , je le
.x.io. confeiïerai devant mon perc. Et l ’Apôtre : On
• croit du coeur pour la juftice , & on confefle de
la bouche pour le falut. Alors Epiphanc lui demanda
d’un ton tres-aigre ; A v e z-vou s fouferit au
libelle > Il vou lo it dire le décret du concile de
Rome. Saint Maxime dit : O u i , j’y ai fouferit. Et
comment, reprit Epiphane, avez-vous ofé anathé-
matifer ceux qui croyent comme toute l ’églife ï A f.
furément, fi j’en fuis c ru , vous -ferez mené dans la
v i l le , attaché au milieu de la place, & on fera venir
les comédiens, les comedienes & les principales
courtifanes avec tout le peuple, afin que chacun
vous donne des foufflets & vous- crache au
vifage. J’y confens,dit faint M a x im e , s’il eft vrai
que nous ayons anathematifé ceux qui eonfeiTent
deux vo lon te z 8c deux opérations naturelles. Liiez
les a¿te s,fc igneur , 8c le décret ; & fi vous trouvez
ce que vous dites, faites ce qu’il vous plaira. Ils dirent
: Si nous nous amufons à l ’écou te r , nous ne
boirons ni ne mangerons^ A llon s d în e r , 8c puis
nous entrerons au palais pour rapporter , ce que
nous avons oui. C e t homme s’eft vendu à Satan.
Us forrirent : mais ils avaient dit auparavant à faint
Maxime
t l V R E T R E N T E - N E U V I E ’m E. f / j
Maxime ; Nous amènerons vos deux difciples,nous ’ --------
les examinerons auifi, & nous verrons ce qu’ils de- ^ N- 6S6-
viendront. Mais fçaehez, feigneur abbé, que fi les
infidèles nous donnent un peu de relâche , par la
la in teT r in ité , nous vous mettons avec le p ap e ,
qui s en fait accroire, & tous ceux qui difeourent en
ce pa is-ia ,& tous vos autres difciples; 8c nous vous
tramerons to u s , chacun à vôtre place , comme
Martin a été traitté.
Le lendemain quatorzième de Septembre*1 jour xx.
de l ’exaltation de la croix , le conful Theodofe de
vin t des le matin trouver faint Maxime , lui ôta
tout ce qu’il a v o i t , & lui dit de la part de l ’empereur
: Puifque vous n’avez pas voulu d’honneur
vous en ferez prive. A lle z au lieu dont vous vous * **’
etes juge d ig n e , avec vos deux compagnons. Le
conlul Theodofe prit faint Maxime,& le mit entre
les mains des foldats, qui le menèrent à Selymbrie
Ils y demeurèrent deux jo u r s , jufques à ce qu’un
des loldats eût été au camp, dire à toute l’a rmée,
pour l’exciter contre faint Maxime : Le moine qui
blasreme contre la mere de Dieu , vient ici. Le
foldat étant revenu , le mena au camp. Mais le
commandant touché de Dieu , envoya au-devant
de lui les chefs des bandes, les enieignes, les prêtres
& les diacres. Saint Maxime les voyant fc
mit a genoux : ils en firent autant, puis ils s’afli-
rent & le firent afteoir. Alors un venerable vieil- '
lard lui dit avec grand rcfpeét : M on pere , on
nous a feandalifez, en d ifan t, que vous ne nommez
pas mere de Dieu la fainte Vieme. C ’eft
Tome V I I I . A J aa ^