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reur. Il eft vrai que des gens mal intentionnel lui
^ \ 6 V ' cachèrent le pouvoir que le pape tpii.9.{.»■*. ç Nu r r lui d on-n.ao it, de
faire elire des eveques a la place de ceux qu il avoir
dépofez : ainii plufieurs églifes demeurèrent vacantes.
Les évêques d’Afrique fe plaignirent auffi au
pape Théodore, & fe declarerent contre les M on o -
thclitcs : à l’occaiïon , comme l ’on Croit, de la
diipute de Pyrrus aveGfaint Maxime ; mais avant
que de la rapporter , il faut dire qui étoit ce
fa in t.
Coxmmxexncvem. ens , . Sa_ int Ma~ xime naq1 uit à C . P. d’u. ne anncienne no-
«ufiint Maxime., b ie lle , & les parens avoient peu de perlonnes au-
ntato.i.of.n.iy ^cSus d’eux, ils le firent baptifer dés l’enfance, 8c
l’éleverent lî b ien , qu’il devint un des plus fçavans
hommes de fon fié cle , couvrant fa capacité d’une
finguliere modeftie. L ’empereur Heraclius l’engagea
malgré lui à fon fe r v ic c , & le fit le premier
de fes fecretaires. Mais l’amour de la retraite , &
p e u t -ê tr e aulfi le commencement de la nouvelle
he re fie , l ’obligerent à quitter la cour, & à fe renfermer
dans le monaftere de C h r y fo p o lis , prés de
etHt.oJft.pr. Calcédoine : où après avoir pratique exa&ement les
». 1. p. a. obfervances regulieres, il en fut élu abbé.La crainte
des barbares, qui tenoit l’Orient en des allarmes
continuelles, foit des Perfes,foit des Arabes, le fit
AdHegumsicii. paifer en Occident, & il s’arrêta en Afrique. Il con-
I i ■ noiifoit depuis long-tems Pyrrus, qui étant encore
abbé, lui envoïa un fo r t lon g écrit ; où il traitoit la
queftion d’une ou de deux opérations, par maniéré
îhiJ.p.nt- d’examen , fans rien décider. Saint Maxime lui rép
o n d it, par une lettre, où il lui donne de grandes
L i v r e t .r :E"NTE-h u i t i e’met 437
louanges, & à Sergius, qui tenoit encore Je fiege de
„G. P. mais il s’exeufe de décider ce qu’il entendoit
p a r le terme d’opération, & en combien de fens on
le pouvoit employer.
Saint Maxime fe trouvant donc en Afrique avec
Pyrrus, le patrice Grégoire gouverneur de la prov
in c e , les engagea à une conférence, qui fe tint en
fa prefence 8c des évêques qui s’y trouvèrent, devant
plufieurs perfonnes confiderables,.au mois de
Juillet de la troifiéme indiêtion : c’e ft-à-d ire , l’an
645.. Pyrrus commença, & parla ainfi : Quel mal
vous avons-nous fait, feigneur. abbé Maxime, mon
predeceifeur & moi, pour nous décrier par to u t , en
nous rendant fufpedts d’herefie ; 8c qui vous a plus
honoré & plus refpeété que m o i, fans connoîtrc
vôtre vifage ? Saint Maxime répondit : Puifquc
Dieu nous en ten d , j’avouë pour me fervir de vos
paroles, que perfonne ne m’a plus honoré ni plus
refpedlé que vous. Mais voyant maintenant, que
Vous avez rejetté la fo i Chrétienne , il m’a paru
terrible de preferer vos bonnes greces à la vérité.
Et en q u o i, dit P y r ru s , avons-nous rejetté la fo i
Chrétienne ? C ’eft , dit faint Maxime , que vous
croyez une feule volonté de la divinité de Jcfus-
C h iift 8c de fon humanité ; 8c non content de la
croire, vous l’avez propofée publiquement par une
nouvelle e xp o fition , au préjudice de toute î’églife.
Il entend l’e£thefe d’Heraclius. Pyrrus reprit : Quo i
donc j en croyant une v o lo n té , trouvez-vous que
l ’on ébranle quelque article de fo i ? Sans d ou te ,
dit faint Maxime. Ca r y a -t-il une plus grande im-
I i i iij
A n . 64/.
XXXVI.
Conférence avec
Pyrrus.
Ibid.p. i f * .