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t. f<>8. s.
'410 H I S T O I R E E c C L E S I AS T I <3JJ E.
douzième. On-la nomma en Grec Eflhefes ; c’e ft-
à-dire expofition , comme n’étant qu’une explication
de la fo i C a th o liq u e , à l’oc-cafionde la difpu-
t e , touchant une o u deux opérations en Jcfus-
C h r ift. E lle commence par une confeftion de fo i
fur la Tr in ité , qui ne contient rien que d’orthodoxe.
Elle s’explique enfuite fur l’incarnation, marquant
nettement la diftinôtion des deux natures, &
inhibant fur l’unité de p e r fo n n e d ’où l ’auteur conclut
: Nous attribuons toutes les opérations de Je-
fus -C h r ift divines & humaines, au Verbe -incarné
, 8c ne permettons aucunement de dire ou d’en-
feigner une ou deux opérations : mais p lu tô t , fui-
vant la doctrine des conciles oecuméniques, nous
difons que c’e il un feul & même Jcfu s -Ch n ft, qui
opere les choies divines & humaines , & que les
unes 8c les autres opérations procèdent du même
Verbe incarné, fans divifion ni confufion. Car
l ’expreiïion d’une feule opération , quoiqu’elle ait
été employée par quelques-uns des p eres, paroît
étrange à certaines perfonnes, qui craignent qu’on
ne s’en ferve pour détruire les deux natures unies
en Jefus-Chrift. De même le terme de deux opérations
fcandalife plufieurs perfonnes, comme
n’ayant été employé par aucun des principaux docteurs
de le g liie ; & parce qu’il s’e tifu it, qu’il faut
reconnoîtr-e-e-n Jefus-Chrift deux volonrez contraires
: comme fi le Verbe avoit vou lu l ’accompliffe-
ment de la paffion , & que fon humanité s’y fût
oppofée : en forte que l ’on admît deux perfonnes
voulant des chofcs contraires : ce qui eft impie &
L i v r e t r e n t e - h u i t i e m f . 4 1 Î
éloigné de la doétrine Chrétienne. Car fi l ’infame
Neftorius, quoique divifant l’incarnation, & in t ro -
duifant deux fils , n’a ofé dire qu’ils euffent deux
volontez., 8c au contraire a reconnu une même vo~
Ion té dans les deux perfonnes qu’il imàginoir r comment
les Catholiques., qui reconnoiflent un feul
Jefus-Chrift, peuvent-ils admettre en lui deux v o lontez,
8c même contraires ? C ’eft pourquoi, fui-
vant en tout les faints peres , nous confeffons une
feule volonté en J e fu s -C h r ift, & croyons que fa
chair, animée d’une ame raifonnable n’a jamais fait
aucun mouvement naturel feparément & d’elle
même , contraire à l’efpnt du Verbe , qui lui étoit
uni félon l’hypoftafe. T e lle eft la fameufe eéthefe
d’Heraclius : où , quoiqu’il défende d’abord de dire
une ni deux opérations, il foutient expreifé-
ment une feule volonté , qui eft l ’herefie formelle
des Monothelites.
Le patriarche Sergius, qui étoit le véritable au- XXII.
teur de l’eétefe, ne manqua pas de la confirmer , S B S h I
1 1 t \ 1 1 /- Par Sergius &■
dans un concile qu’il tint a C . P. Il la fit lire par par Cyrus.
Eflienne prêtre-, fyncelle 8c garde des chartes: puis il
demanda l’avis au co n c ile , qui répondit : L ’eébhefe E'
de notre grand & fage empereur, qui vient d’être
lû ë , eft vraiment conforme à la doctrine des apôtres.
C e font les dogmes des peres, les remparts de
l ’églife , le foutien de la fo i orthodoxe. C ’eft ce
que difent les fymboles des cinq conciles. C ’eft io. c
ainfi que nous croyons. Sergius donna auffi fon
approbation folemnelle , & ajouta : Si quelqu’un
au mépris des défenfes de l’empereur >, de ce faint
F f f ij