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«jp s - H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
opérations ; & ne point obfcurcir la doctrine de
l’é g life , par les nuages de ces difputes : mais bannir
Saint Sophrone
envoyé à Rome.
de l'explication de la fo iL ces mots nouvellement
introduits. Il écrivit aufti une fécondé lettre
à Sergius de C . P. où il difoit : Ceux qui parlent
a in fi, ne s’imaginent-ils pas, que fuivant que l’on
attribue à J. C . une ou deux natures, on reconnoît
aulli une ou deux opérations î: ;Ce qui eft. tres-im-
pertinent à penfer ou a dire. I l ajouroit J ai cru
vous le devoir déclarer, pour vous montrer la conformité
de ma fo i avec la vôtre : afin que nous
foyons animez d’un même efprit. Nous avons aulïï
écrit à nos freres Cyrus & Sophrone, qu’ils n’in fif-
tent point fur ce nouveau terme d’une ou de deux
vo lon te z : mais qu’ils difent avec nous, que c’eft un
feul Jefus-Chrift, qui en deux natures opere ce qui
eft divin & ce qui eft humain. Nous.avons même
inftruit.ceux que Sophrone nous a en v o y e z , de ne
p oint parler à l’avenir de deux opérations -, Si ils
o n t promis tres-expreifement, qu’ils le feroient ÿ
pourvû que Cyrus s’abftînt aufli de parler d une
opération. T e lle eft la fécondé lettre d’Honorius
à Sergius,'où il fe déclaré entièrement d’accord avec
lui ; ôc traite également l ’expreftion. de deux opérations
Si d’une feule de nouveautez fcandaleufes.
Q uant à la promeiTe des en vo ye z de faint Sophrone
i, il ne. paroît pas q u ils euffent le pouvoir
de la faire ; & il eft certain qu’elle n’eut aucun
effet.
A u contraire faint Sophrone continua à s’oppo -
ièr aux M on oth e lite s, Si recueillit en deux v o lu -
L i v r e - t r e n t è - h u i t i e ’me. : 3S7 _ _ oessi>_
tnes fix cens paifages des pcrcs, pour les convain-
c re , Si tâcher à les ramener. Mais il ne fit que les Suh
aigrir & attirer leurs calomnies. C e f t pourquoi ° ”?i -1- M | |
voyan t le mal gagner toûjours, il crut devoir envoyer
a Rome ; Si prenant Eftiene évêque de D o re,
le premier de fes fuffragans, il le mena au calvaire,
Si lui dit : Vous rendrez compte à celui qui a été
crucifié en ce faint lieu , quand il viendra juger les
vivans & les morts , fi vous négligez le péril où la
fo i iè trouve. Faites donc ce que je ne puis faire
en perfonne , à caufe de l ’incurfïon des Sarrafirus.
A lle z promptement de cette extrémité de la terre,
vous prefenter au fiege apofto liq ue , ou font les
fondemens de la faine Doctrine : faites connoître
aux faints perfonnages qui y fo n t , tout ce qui fe
paiTe ici v Si ne ceifez point de les p r ie r , jufques â
ce qu’ils jugent cette nouvelle d oé ir in e ,. Si la condamnent
canoniquement. Eftiene effrayé de cette
conjuration , Si preffé par les prières de la plupart
des évêques Si de peuple*s catholiques d’O rien t,
fe mit aufti tôt en chemin. Mais les Monothelites
l’ayant appris lui fufeiterent de grandes traverfes ;
Si envoyèrent des ordres en divers lieux , pour le
: prendre Si le renvoyer chargé de chaînes .Toutefois
il évita ces périls Si arriva à Rome : peut-être après
; la mort du pape Honorius.
Saint Sophrone mourut le premier, peu de tems 1 x.
après la prife de Jerufalem par les Mufulmans, qui ru°a?cm.pl£I1 Ie‘
arriva l’an ¿36. Elle avoit foùtenu le fiege pendant
deux ans, Sc fe rendit enfin par compofition au
■calife Oma r , prefent en perfonne. Il entra dans la
C c c ij