
A n . ¿ 33.
Sup. n. 40.
Max. difp. to. t .
op .} .183.
X L I V .
Réponfe d’Hono-
rius,
Conc. 6. a f t . I l
t . 518.
354 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de ce que nous avons fait fur ce fujet ; & l’importance
de ne point approfondit cette q u e ftion ,
mais de s’en tenir à la doétrine confiante des peres.
Surquoi nous avons reçu de l ’empereur une réponfe
digne de lui. Nous avons cru neceilaire de vous
donner connoiflance de tout ceci par les copies
que nous vou sen vo yon s . Nous vous prions de les
lire toutes: fi quelque chofe manque à nos difcours
d’y fuppléer, & de nous faire réponfe pour déclarer
vôtre fentiment.
Te lle c il la lettre de Sergius de' C . P. au pape
H o n o r iu s , toute remplie d’artifice & de dégui-
fement. Il ne parle point de fes écrits à Théodore
de Pharan , à Paul le borgne , & à George Arfa 3
ni de la lettre de l ’empereur à Arcade de-Chipre^ &?
fait l ’ignorant de la queftion de deux v ô lo n te z ,
avant que Cyrus lui écrivît de Phafîs. I l appuyé
toujours fur le prétendu écrit de Menas à V i g i l e ,
fabriqué exprès pour foûtenir le Monothelifme.
Il impoie aux peres , en difant que quel<|èes-uns
o n t enfeigné une opération, & qu’aucun n’â parlé
de deux : car le contraire fera prouvé dans la fuite.
Enfin l’on va v o i r , qu’il impofe auffi à faint So-
p h ron e , en difant qu’il étoit convenu de garder le
filence fur cette queilion.
Mais le pape Honorius ne découvrant pas ces
artifices de Sergius, lui répondit ainfi : Nous avons
reçu vôtre lettre , par laquelle nous avons appris,
qu’il y a eu quelques difputes & quelques nouvelles
queftions de m o ts , introduites par un certain
Sophrone , alors m o in e , & maintenant év ê-
L i V R E T R E N T E - S E P T I E ’ m E. 35J
que de Jerufalcm, contre nôtre frere Cyrus évêque ~~ | j
d’A lexandrie : qui enfeigne aux heretiques conver- B b ?
t i s , qu’il n’y a qu’une opération en Jefus-Chrift.
Que Sophrone étant venu vers vous a renoncé à
fes plaintes par vos inftru&ions, & vous les a demandées
par écrit. Confiderant la copie de cette
lettre à Sophrone, nous voyons que vous lui avez
écrit avec beaucoup de prévoyance & de circonf-
peélion ; & nous vous loüons d’avoir ôté cette nour
veauté de paroles, qui pouvoit fcandalifer les fim-
.ples. Et enfuite : Nous confeifons une feule volonté?-
en J e fu s -C h r ift, parce que la divinité a pris, non
pas nôtre peché, mais nôtre nature : telle qu’elle a
été c réée, avant que le peché l’eût corrompue. Et
enfuite : Nous ne voyons p o in t , que les conciles ?• a-
n i l’écriture nous autorife à enfeigner une ou deux
opérations. Mais peut-être quelqu’un a parle ainfi
en bégayant & s’accommodant aux foibles : ce
qui ne doit point être tiré en dogme. Car que
Jefus-Chrift foit un feul opérant par la divinité &
l ’humanité, les écritures en font pleines : mais de
fçavoir fi à caufe des oeuvres de la divinité & de
l ’humanité , on doit dire ou entendre une opération
ou deux , c’eft ce qui ne nous doit point imp
o r te r , &-nous le laiffons aux grammairiens. Et iiu.v.
encore : Nous devons rejetter ces mots n o uveaux,
qui feandalifent les églifes. De peur que les limpies
, choquez de l ’exprefiion de deux opératio
n s , ne nous croyentN eftoriens : ou n e ,n ous
croyent Eutichéens, fi nous ne reconnoiffons en
Jefus-Chrift, qu’une feule opération. Il conclut en
Y y ij