
An. 646.
Eddi. e. 7
E ed a 111• c. 15
Eddi. e. 9
Seda III. c. 7.
58 S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de Septembre,& connu fous le nom de faint Chau-
mont. I l fonda l’abbaye de filles .de faint Pierre de
L ion.
Saint V ilfr id étant de retour en Angleterre , le
prince A l f r id , qui regnoit en Northumbre avec le
roi Ofu i fon pere, entendit dire, qu’il étoit venu
de Rome un lerviteur de Dieu , qui enfeignoit la
vraie pâque, & étoit inftruit dans la d od r in e de
l ’églife de faint Pierre. Il le fit donc v e n ir , le reçut
comme un ange, fe jetta à fes pieds, & lui demanda
fa b en ed id ion : puis l ’ayant entretenu fur les
divers ufages de le g life Rom a in e , il le conjura au
nom de Dieu & de faint Pierre , de demeurer avec
lui pour l ’inftruire & fon peuple. Saint V ilfr id y
con fen tit, & il fe forma entre le prince & lui une
amitié tres-étroite. Le prince lui donna un monaftere
nommé Ripe ou R e p o n , d’où il chalfa des
moines opiniâtres, qui aimerent mieux en fo r tir ,
que de renoncer aux coûtumes des Irlandois. V i l frid
fe fervoit des liberalitez du p r in c e , pour répandre
de grandes aumônes, fes vertus le faifoient
aimer de tout le mon de , & on le regardoit comme
une prophète.
En ce tcms-lâ Agilbert évêque des Saxons O c cidentaux,
vint voir le roi Ofui & le prince A l frid.
C e t évêque étoit Gaulois de naiifance , mais
étant paifé en Irlande pour étudier l’écriture, il y
demeura long-tems. Enfuite il v in t en OüeiTex,
ou il s’appliqua à la prédication ; & le roi goûta
tellement fa doélrine &c fon e fp r it, qu’il l ’engagea
a prendre un fiege épifcopal dans ce païs : ainfi
L i v r e t r e n t e - n ê u v i e ’m e .
A gilbert y fit un lon g fejour. Etant donc venu en . 1
N o r th um b re , le prince lui parla de l ’abbé V ilf r id ,
le p riant de l ’ordonner prêtre pour l’avoir toujours
avec foi. A g ilb e r t rép o n d it, qu’un homme
d’un tel mérité devoit être évêque ; mais fuivant le
defir du prince A lfr id , il l ’ordonna prêtre dans le
monaftere de R ip o n . T e l étoit donc l ’abbé V i l f r id ,
dont l’autorité engageoit principalement le prince
à foûtenir la difcipline Romaine contre les ufaoes
des Irlandois.
Pour terminer cette d ifp u te , on conv int de te- x.x xvi.
nir une Conference au monaftere de Streneshal , ¡¡ | | | É fur U
dont fainte Hilde étoit abbeife. Le roi y vint avec
1 « C C\ • / A » B edtt I I I . hiß* le prince Ion h ls , trois eveques s y trouvèrent
C o lm a n , A g ilbe r t & Cedde. Colman avoit avec
lui fes clercs Irlandois : A g ilb e r t avoit les prêtres
A g a th o n , Romain & V i l f r id , & le diacre Jacques.
L ’évêque Cedde ordonné par les Irlandois , etoit
pour eu x , & leur fervoit d’interprete. Sainte Hilde
avec fa communauté , étoit du même party. Le roi
Ofui ouvrit la Conference, & dit : que comme ils
fervoient tous le même Dieu, & attendoient le même
royaume celefte, ils devoient fuivre la même regle
de v ie , & les mêmes cérémonies : qu’il n etoit
queftion, que d’examiner, quelle étoit la tradition
la plus véritable ; & commanda à fon évêque C o lman
de parler le premier. J ’ai r e ç u , dit C o lm an ,
l ’ufage que j’obierve de mes anciens, qui m’ont
envoyé ici. Tous nos peres l ’ont obfervé de même:
& afin qu’on ne méprife pas cet ufage, nous lifon s ,
qu’il a été obfervé par faint Jean l ’évangelifte, le
E e e e iij
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