
ÁN. C O í .
Ae Tim. u.
¿foan, i.
X LV.
Mort de Maurice.
Phocas empereur.
Theoph. Simoc•
V i l . h i f t , C . l$ .
Theoph un. an.
*Z.p. z 3 í.C .
Jd.an.io.p.i$9.
8.Simoc. y i i i *f*
Sim*t,y n i , e.
*7•
Tbeophan• p.
l+o.p,
1X4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
jufques à la mort l’ufage de nos anciens. V o y e z ce
que vous ferez à de pauvres vieillards étrangers : Je
croi qu’il vous fera plus avantageux de lcsconfoler ,
que de les inquiéter. Je n’ai ofé vous aller trouver
de peur de difputer en vôtre prefence, contre la
défenfe de l’apôtre. Car fi Dieu veut que vous me
chaffiez de ce de fe r t , où je fuis venu de fi loin pour
l ’amour de Jcfus-Chrift ; je dirai comme le prophète
: Si je fuis caufe decette tempê te , faites-laccifer
en me je.ttant dans la mer.
L ’empereur Maurice ayant rompu mal à propos
la paix avec le Cagan , ou Can des A v a r e s , fut
battu & réduit à la demander de nouveau. Mais il
refufa de payer la rançon des prifonniers : quoique
le Can n’eut d'abord demandé qu’un fous d’or par
tête, fe fût réduit à la moi t ié , ôc enfin un fixié-
m e , c’ eft-à-dire à quatre oboles. Ce refus mit le
barbare en fureur, ôc il-les fit tous mourir. Alors
l ’empereur fe repentit de fa dureté , & envoya des
requêtes par écrit aux principales églifes , ôc aux
principaux monaftercs , avec de l’a rgent, des cierges
ôc des parfums : afin que l’on priât Dieu de le
punir en cette v ie plutôt qu’en l’autre. Depuis
long-tems fon avarice le rendoit odieux. La dernière
année de fon regne , il voulut obliger fes troupes
à hiverner au-delà du Danube: pour épargner
leur fubfiftance ; en les faifant vivre aux dépens de
l ’ennemi. Elles fe mut ine rent , ôc mettant iur un
bouclier le centurion Phocas , le proclamèrent
exarque des centurions. La fadion des verds,-qui
gtoit la plus forte à C. P. prit fon parti ; ôc l ’emperçujr
L i v r e T r ë n ï e - S i x i e ’me.1 n j
pereur Maurice fut réduit à quitter les marques de
fa dignité, ôc fe mettre en mer, pour s’enfuir au milieu
de la n u i t , tandis que le peuple chantoit des
chanfons contre lui. Le mauvais tems l’obligea à s’arrêter
près de Prencte, à cent cinquante ftades' ou
fept lieues d eÇ . P. Cependant Phocas arriva à l’Heb-
domon , ôc y fut ,couronné empereur par le patriarche
Cyriaque, dans l’églife de faint Jean, le vendredi
vingt - troif iéme de No vemb re, indidion fixiéme ,
l ’an i o i . Le dimanche vingt -cinquième’, il entra à
C. P. fur un ch a r io t , comme en triomphe, il fit aulfi
couronner fa femme Leoncia : mais la fa d io n des
bleus s’y oppofoit , ôc cria en tumul te, que Maurice
n ’étoit pas mort.
Phocas l’ayant o ü i , envoya après Maur ice, qui
fut arrêté àfaint Antoine près de Prenete, avec fa
femme & huit de fes enfans , cinq fils ôc trois filles :
l ’aîné de fes fils , nommé Theodofe , s’étoit fauvé.
Maurice ôc fes cinq fils furent égorgez près de C a l cédoine
, ôc on commença par les enfans, pour les
faire mourir à fes yeux. Il y en avoiç Un. encore à
la mamelle, que fa nourice voulut fauver, & mettre
le fien à la place : mais Maurice l ’empêcha, ôc
découvrit fon fils aux meurtriers. Pendant ce malTa-
cre il repetoit fouvent ces paroles du pfeaume :
Vous êtes juf te , Seigneur , ôc vot te jugement eft
équitable. Il mourut ainfi le mardi vingt-feptiéme
de Novembre c o i . après avoir régné ving t ans ôc
trois mois ; & on fit mourir avec lui fon, frere , ôc
pluheurs autres perfonnes confiderables. On jetta;
íes corps dans la mer , mais les têtes furent portées
Tome V 111, p f
A n. 602.»'
Simoc.fin 'C.\o,
Chr« pafch. p.
378.
1 1 8. Chr*
pafch.
Sup. x x x i t , n.
48.
Simoc.c.i