
A n, 593,
XXXVII.
Affaires de Sar-
4 aigne.
jfé eïW- am
. Epiff. 16.
in. Epift. 15,
5.8 H i s t o i r e E c c l e s ï a s t i q u e ?
rant d’abord, qu’il tient pour fubreptice ou pour
faux l’ordre de l’empereur. Car, d i t - i l , nous n’ign o rons
pas votre v ie , ôc nous favons l ’intention de
l ’empereur , qui n’a pas accoutumé de fe mêler des
affaires des é v êqu e s , pour ne fe pas charger de nos
pechez, Nous ne pouvons donc nommer ordination
une cérémonie célébrée par des excommuniez*,
ôc jufques à ce que nous fâchions, par les lettres de
l ’empereur ou de notre nonce , que vous avez été
véritablement ordonné par fon commandement ,
nous vous défendons à vous ôc à vos ordinateurs ,
de faire aucune fonétion facerdotale : ni d’approcher
du faint autel -, jufqu’à notre réponfè : Le tout
fur peine d’anathême. On voit ici le refpeét du
pape pour les ordres de l’empereur. Cet te lettre
fut affichée publiquement à Salone, mais Maxime
la fit déchirer ; 3c continua de faire les fonctions
d’évêque , fans y avoir aucun égard.
Dans le même t em s , ç’eft-à-dire , au mois de
Juin 594. indiôtion dou z ième , faint Grégoire tra-
vailloit à la conversion des Barbaricins habitans
de Sardaigne , encore idolâtres. Il y envoïa Félix
évêque en Italie , Sc Çyriaque abbé de faint André
de R om e , parce, q u e ’Janvier évêque de Caillari
métropolitain de la province , n’étoit pas affez zélé :
jufques.-lâ , que les ferfs de fa propre églife étoient
encore payens. Les autres évêques de l’iile ne né-
gligeoient pas moins la conyerfion de ces idolâtres
Zabarda, q<ui commandoit en Sardaigne pour
les Romains , féconda les intentions de faint Grégoire
, 3c offrit la paix aux Barbaricins, en cas qu’ils
ypulu lien
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youluffent être Chrétiens. Leur ch e f nommé Hof- A n. j
piton l ’etoit deja, Sc faint Grégoire lui recommanda "'•Eiiftfes
millionnaires:l’exhortant à procurer le falut de
fa nation. En général prefque tous les païfans de
cet ifle étoient encore païens , comme faint Grégoire
apprit de Félix ôc de Cyriaque. Il en fut
fenfîblcment affligé; ôc en écrivit à tous les nobles m.*,#.
& les propriétaires des terres. Conf iderez, dit - il ,
quel compte vous rendrez à Dieu de vos fujets. Ils
vous font confiez pour vous fervir dans vos intérêts
¡temporels, afin que vous procuriez à leurs ames les
biens éternels. S’ils font leur de vo ir , pourquoi ne
faites-vous pas le vôtre ?
Quant aux païfans ferfs des égli fes, il dit â l’évê-
que de Caillari : Que me fert de vous exhorter à zpjf- iff.
convertir les étrangers, fi vous négligez de convert
ir les vôtres; il faut abfolument vous y appliquer.
C a r fi je puis trouver que quelque évêque de Sar-
¿a igne -ai t un païfan p a ïen, ; j’en punirai fevere-
xnent l ’évêque. Que fi le païfan demeure obftinc
iîans fon infidélité , il faut le charger d’une fi forte
taille., qu’elle l ’oblige à entendre raifon.
Il fe plaint en cette même, lettre de plufieurs autres
abus. Que les eveques étoient 'opprimez par
les juges laïques : que Janvier fe laiifoiç méprifer
par fon c le r g é , ôc negligeoit la di fc ip l in e , fous
prétexte de fimplicité. Ht toutefois il l ’avoit repris
darjs une autrç lettre , d’avoir excommunié un
homme confiderable , parce qu’il l’avoit injurié.
Mais cef t le propre des gens foibles, de fe fâcher
îegerement. Saint Grégoire lui dit à ce fujet, que
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