
A n; 6;y.
f. 17.
X 11.
Premier interrogatoire
de faint
Maxime.
Ntceph. chr.
V'ttit Max-. ». 17
Aîta Max. p. 19
52.6 H i s t o i r e E c c l ï s i a s t i q o e .
mêmes devoirs, que les affranchis d evo ien tà leurs
patrons : fans pouvoir difpofer de leurs biens,qu’en
Faveur de leurs enfans,ou de leurs parens de pareille
condition. Les ju ifs baptifezfe rendront aux principales
fêtes dans la cité , pour affifter à l’office fo -
lcmnel avec lev êq ue : afin qu’il puiffe juger de la
fincerité de leur converfion. Le concile ne fut terminé
, que le vingt-huitième de Novembre ; 6c il
en indiqua un pour le premier jour de Décembre
de l ’annee fuivante.
A C on ftan tin o p le , après la mort jje P au l, Pyr-
rus rentra dans le fiege patriarcal la même année
mais il ne le garda que quatre mois 6c v in g t-
trois jours, & eut pour fucceffeur Pierre prêtre de la
même é g life , qui la gouverna douze ans & fept
mois. D e fon tems faint Maxime fut enlevé 6c
amené à C . P. avec Anaftafe fon difciple , 6c un
autre Anaftafe, qui avoit été apocrifiaire de l’églife
Romaine, Le jour qu’ils arrivèrent à C . P. vers le
fo leil couchant, il vint deux officiers nommez man-
dateurs, avec dix cxcubiteurs, ou foldats de la garde
de l’empereur, qui les tirèrent du vfiffeaux nuds
6c déchauffez, les feparerent & les gardèrent en
différentes prifons.
Quelques jours aprè s, on les mena au p a la is ,
6c on fit entrer faint Maxime dans le lieu où le
fenat étoit affcmblé , avec une grande foule d’aiï-
tres perfonnes. On prefenta faint Maxime au milieu
de l’affemblée, 6c le facellaire lui di t , tranf-
porte de colere : Etes-vous Chrétien ? Saint Maxime
répondit : par la grâce de J c fu s -C h r ift nôtre
Dieu , je le fuis. Le facellaire reprit : Et comment
, fi vous êtes C h r é t ie n , haïffez-vous l ’empereur?
Saint M axime répondit : D ’où le fçavcz-vous?
Car la haine eft une difpofition cachée de l’am e ,
auffi bien que l ’amour. Le facellaire dit : T o u t le
monde vo it par vos a<ftions,que vous haïffez l’empereur
& fon état. Car c’eft vous feul,qui avez livré
aux Sarafins l ’E g yp te , Alexandrie , la Pentapole ,
T r ip o ly & l ’Afrique. Quelle eft la preu ve , dit
faint Maxime ?
Alors on produifit Jean, qui avoit été facellai-
■rc ou treforier de Pierre gouverneur de Numidic ;
6c il d it , adreffant la parole à faint Maxime : Il y
a vingt-deux an s , que l’ayeul de l’empereur commanda
à Pierre de prendre une armée , & d’aller
en Egypte contre les Sarafins. Il vous é c r iv it , par
la confiance qu’il avoit en vous, comme en un 1er-
vitcur de D ie u , pour fçavoir fi vous lui confelliez
d’y aller. Vous lui répondîtes de n’en rien faire :
parce que Dieu n’avoit pas agreable de favorifer
l ’empire Romain , fous le regne d’Heraclius 6c de
fa race. Saint M axime répondit : Si vous dites vrai,
vous devez avoir la lettre que Pierre m’é c r iv it , &
ma réponfe : qu’on les reprefente, 6c je me foûmets
aux peines de la loi. Jean reprit : Je n’ai point de
lettre, je ne fçai pas même s’il vous a écrit : mais en
ce tems-là tout le monde le difoit au camp. Si
toute 1 armée le d ifo it , dit faint M a x im e , pourquoi
etes-vous fcul à me calomnier ? m’avez-vous
jamais vû ? N o n , répondit Jean. Alors faint Maxime
fe tourna vers le fen at, 6c dit : Jugez s’il eft