
A n . 641.
X X I V .
Mort de Jean IV.
Theodore pape.
Anaß.
4 1 0 H i s ï o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
mais les natures. Car en foûtenant une feule v o lonté
& une feule opération de la divinité & de l’humanité
de Jefus -Chrift, n’eft-ce pas lui attribuer
une feule nature, comme les Eutyquiens & les Sc-
veriens ?
A u refte nous avons appris que l’on a envoyé un
é c r it , auquel on contraint les évêques de foufcrire
contre la lettre de faint L é o n , &c le concile de C a lcédoine.
Il parle de l ’eéfhefe d’Heraclius. C ’cft
pourquoi, ajoûte-il, nous fouhaitons que Dieu vous
infpire, comme au défenfeur de la fo i, de faire ôter
& déchirer cet écrit, qui a été affiché publiquement.
Car tous les Occidentaux & le peuple même de
Ç . P. en ont été fcandalifez. Faites ce prefent à
l ’églife vôtre mere au commencement de vôtre régné.
La mort précipité de l ’empereur Conftantin,
rendit apparemment inutile cette remontrance du
pape.
Lui-même ne furvêcut pas lon g - tems -, car il
mourut l ’année fuivante 6 4 1. 8c fut enterré à faine
Pierre le douzième d’O ébobre, après avoir tenu le
faint fiege un an, n e u f mois & quelques jours. Pendant
fon pontificat il envoya de'grandes fournies
d’argent en Dalmatie & en Ilirie, par l ’abbé Martin,
homme tres-faint & tres-fidele, pour racheter les
captifs pris par lesSclavcs. Il fit apporter des mêmes
païs les reliques des faints martyrs Venance, A n a f-
tafe & Maur, & de plufieurs autres ; & leur fit bâtir
une églife prés le baptiftere de Latran , où il fit de
grands prefens. En deux ordinations au mois de
Décembre, il fit dix-huit prêtres &c cinq diacres ; &
L i v r e t r e n t e - h o i t i e ’m e . 4 1 1
pour diverfes églifes dix-huit évêqueit Après la
mort du pape Jean IV . le faint fiege vaqua un mois
& treize jours : puis on ordonna le vingt-cinquième
de N o v em b re , la même année 64 1 . Théodore
Grec de na tion, n a tif de Jerufalem & fils d’un évêque
de même nom. Il tint le faint fiege fix ans,
cinq mois & dix-huit jours.
La même année 6 4 1 . faint Ofoiiald roi d eN o r -
t'humbre en Angleterre fut tué en bataille par la
même nation des Merciens, encore payene , & le
même roi Penda, qui avoit tué faint Edoiiin fon
predeccifeur, n euf ans auparavant. L ’églife honore
faint O foiia ld le cinquième d’Aouft jour 'de fa
mort : & au lieu où il rut tu é , il le fit plufieurs miracles.
On en emportoit même la terre , & l’eau
où elle avoit trempé gueriffoit les malades. Ses os
furent transferez â Bardenei, monaftere célébré de
la province de L in co în e , par les foins de la reine
Oflride fa niece. Quoique ce prince n’eût que
trente-huit an s , il étoit déjà bien avancé dans la
Vertu. Il ne ceifoit d’affiiter les malades St les pauvres,
& dé faire des aumônes. I l prioit continuellement
: & quelque part qu’il fut affis, il avoit les
mainsrenverféeslurfes genoux. Depuis les matines
il demeuroit en priere jufques au jour. Se voyant
preft de m ou r ir , il pria pour les ames de fes gens :
d’ou vint ce proverbe chez les Anglois-, Mon Dieu
ayez pitié des ames, difoit Ofoiiald tombant par
terre. Il eut pour fiicceffeur fon fre reO fo iiin , qui
resna huit ans.
La fécondé année de fon regne £44. de Jeius-
A n . 6 4 1 .
X X V I I . '
Eglife d’Angleterre.
Beda III. hiß.
c. 9. & Epifi.
Sup. liv.
X X X V I I . ».54.
Martyr. R. 5.
Aug.
Bed. c. 11.