
i — 7 p H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q i s s .
A n. É K d i cU ré mes femimens pour l'intérêt de Dieu:
9 H Grégoire adrel£ cette lettre 1 T h é o d o r e
fou ami particulier, médecin de l’empereur, auprès»
duquel il avoit grand crédit qui ! emploïa depuis-
à négocier là; paix avec le Can des Avares. c
Grégoire lui dit entre autres chofes : Si le mot i f de
cette loi eft que les converfions des foldats diminuent
les armées d ’empereur d o i t fonger , que c’eft-
moins par la force de fes troupes f que par celle
de fes prières, qu’il a vaincu les Perles. O r il me
femble dur , qu’il détourne fes foldats du fervice
de c e lu i , qui l’a rendu le maître non feulement
des foldats, mais des évêques. Et enfuite : Je vous
prie de préfenter ma remontrance a 1 empereur en-
fe c r e t , 8c dans un tems favorable. Je ne veux pas
qu e l le lui foit rendue publiquement par mon nonce.
Gomme vous le fervez avec plus de familiarité'
vous: pouvez lui parler plus librement de 1 intérêt
de fa confcience , au milieu de tant d occupations-
qui le détournent^ Si vous etes écouté , vous procurerez
le bien de fon ame & de la- v ôt re : fi vous-
me l’êtes p a s , vous aurez toujours travaillé pour la>
vôtre.- Nous verrons enfuite comment cette lo f
m- mm a . I
tut moderee.
XXXII. Laurent archevêque de Mi lan , étant mort vers-;
coBaantias moj s <je Mars de cette année 593. un pretre de la-
^ Æ È m même églife nommé M a g n u s , fe plaignit au pape,.
- que Laurent l’avoit excommunié injuftement. Le
pape aïant reconnu qu’ il étoit ainfi : permit a Magnus
d’exercer fes fo n d io n s , & de communier:
bi f fant à £a confcience , s’il fe fentoit coupable de
L i v r e T R E N T R - C i N q u i E ’ME. ^75
quelque faute , de l’expier en fecret. En même
tems il le charge d’avertir le clergé & le peuple de
procéder unanimement à l’éleétion d’un évêque. Us
choifirent en effet Conftantius diacre de la meme
églife de Milan : & le clergé envoïa le décret de lgfiS||.3«
l ’é ledion à faint Grégoire , par le meme pretre
M a g n u s , &c un clerc nommé Hyppolite. Mais parce
que ce décret n’étoit pas foufer i t , le pape cr_ai~
gni t qu’il n’y eut de la furprife ; & envoïa Jean fou-
diacre de l'églife Romaine , avec ordre d’aller à
Gen ne s , où plufieurs Milanois s’ etoient re t ir e z ,
pour éviter les hoftilitez des Lombards. Vous les
affemblerez, dit faint Grégoire ; & fi vous voïez ,
que tous unanimement s’accordent a 1 élection de
Conf tantius, vous le ferez eonlacrer , de notre co n -
fentement , par les évêques de la,province, fuivanc
l ’ancienne coutume. Enforte que le faint fiegc con-
ferve fon autorité, fans diminuer les droits des autres.
Dans le refte.de l’Italie, Les évêques élus furies
lieux, venoient à Rome, pour être facrez par le,pape:
comme nous avons vù par l’exemple de Naples.
Dans la province de Milan , l ’archeveque lesconla-
croit,, Sc ils le confacroient lui-même; mais avec le
contentement du pape. , I
Saint Grégoire -chargea le foudiaçre Jean de.
d eu x lettres : l’une , pour le clergé de Milan. ; 1 autre,
pour Romain exarque d’Italie, à qui il recommande
Conftantius. IDans la première,, ffdi t : J e con- j g H M p ;
nois bien le diacre Conf tant ius, que vpus ayez
choifi ; il a été long-tems avec-moi,, quand j etois
nonce à C P. je n’y ai rien connu de reprehen