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Hift. liv. 11. rt,
44.//U.IY.W.4J.
IV .
vail le peu qu’il leur falloit pour vivre , & en avoient même de
refte pour faire l'aumône. Quelques-uns avoient des héritages
qu’ils cultivoientde leurs mains: mais les plus parfaits craignoient
que .des meuageries & des revenus à adminiftrer ne les fillent retomber
dans l'embarras des affaires qu’ils avoient quittées : 8t préféraient
des mérités fimples 8c fedentaires, pour vivre au jour la
journée. Quelquefois auiTi ils recevoienf des aumônes, pourfup-
pléer à leur travail: mais je ne vois point qu’ils en demandaient.
Ils étoient frdeles à leurs obfervances; comme effentielles, la Habilité
8c le travail des mains. Chaque moine demeurait attaché à
fa communauté, & chaque anachorette à fa cellule, s’il n’y a voit
de raifonsfort puiffantes d’en fortir : parce que rien n’eft plus contraire
à l’oraifon parfaite & à la pureté de cceur qu’ils fe propo-
foient, quela legereté Selacuriolké. Ils avoient un tel foin d’écarter
la multitude des penfées, & de rendre leur ame tranquille & io -
lide , qu’ils éyitoient les beaux payfages.Bc les demeures agréables ;
8c paffoient la plupart du tems enfermez dans leurs cellulles. Ils
eftimoient le travail neceffaire, non feulement pour n’être à charge
à perfonne,mais encore pour çonferver l’humilité , & pour éviter
l’ennui.
Les communautez étoient nombreulès ,8c l’on tenoit pour maxime
de ne les point multiplier en un même lieu': par la difficulté
de trouver des tuperieurs, 8c pour éviter la jaloufie 8e les divifions.
Chacune étoit gouvernée par fon abbé; 8i quelquefois H y avoit un
fuperieur général, qui avoit l ’intendance fur plufieurs monafteres
fous le nom d’Exarque, d’Archimandrire , ou quelque autre fem-
blable: mais ils étoient tous fous la jurifdiction des évêques, & on
ne parloit point encore d’exemptions. Les moines ne faifoient point
uncorpsà part, diftingué, non feulement des leçuliers, mais du
clergé, fans pillage de l ’un à l’autre. Il étoit ordinaire de prendre
les plus faintsd’entre les moines, pour en faire des prêtres 8c des
clercs : c’étoit un fond où les évêques étoient affurez de trouver
d’excellensfujets;8clesabbez préféraient volontiers l’utilité générale
del’églife, à l’avantage particulier de leur communauté. T e ls
étoient les moines tant loüez par S, Chryfoftome, par S. Auguftin
8c par tous les Peres, 8c leur inftitut a continué plufieurs lïecles par
fa pureté, comme on verra dans la fuite. C ’eft principalement chez
eux que fe conferva la pratique de la plus lublime pieté, que j’ai
montré dans les auteurs les plus anciens après les apôtres : dans le
livre du Pafteur, dans S. Clement d'Alexandrie, particulièrement
lorfqu’il décrit le véritable contemplatif, qu’il nomme Gnoftique,
Cette pieté intérieure plus commune d’abord entre les Chrétiens,
fe renferma enfuite prefque toute dans les monafteres.
Un autre genre de Chrétiens encore plus parfaits, étoient les
é vêques, les prêtres 8c le refte du clergé': qui à l ’exemple dés apôtres
pratiquoient la vie intérieure, expofez au milieu du monde:
ians être foûtenus comme les moines par la retraite , le filence 8c
l ’éloignement des occafions. Audi étoient-iis bien perfuadez qu'il
n’y avoit aucun avantage pour eux dans ces fonétions publiques.
Nous fommes Chrétiens pour nous-mêmes., difoit S. Auguftin, 8c
évêques pour vous. Ils içavoient, que tout pafteur comme pafteur,
ne regarde que le bien du troupeau, 8c non pas le lien: autrement
il devient mercenaire, ou voleur. En général tout gouvernement a
pour but le bien de celui qui eft gouverné, 8c non pas de celui qui
gouverne: le médecin fe propofe, non de fe guérir, mais de guérir
le malade: le doâeur veut inftruire 8c non pas apprendre. S’ils
demandent une récompenfe, elle eft étrangère à leur art ; 8c celui
qui la prend , ne la prend ni comme pafteur, ni comme médecin,
ni comme docteur, mais comme mercenaire.
Les Saints avoient renoncé à tout intérêt temporel en fe faifant
Chrétiens: ils n’étoient ni avares, ni ambitieux, 8c ne voyoient
aucun avantage pour eux à gouverner les autres. Au contraire ils y
voyoient de grands périls. La vanité de la première place, le plaifir
de commander 8c de faire fa volonté, les louanges 8c les applaudif-
lèmens. D ’un autre côté la refillance 8c la haine de ceux quel’on
veut corriger,ou à q u il’on refufece qu’ils demandentinjuftement:
la peine de dire des chofes Echeufes.de menacer, de punir: Enfin
dans ces premiers tems la perfecution 8c le martyre : car les évêques
8c les prêtres y étoient les plus expofez. Il n’y avoit donc que le
motif d’une ardente charité, ou la foumiffion à l’ordre de Dieu ,
qui pût les engager à préférer la peine defervir les autres à la commodité
d’en être fervis. L ’humilité les empêchoit de s’en croire
capables : il falloit que la volonté de Dieu leur fût fignifiée bien
clairement. C ’eft pourquoi ils ne feignoient point de fuir 8c de fe
cacher tant qu’ils pouvoient: perfuadez que fi Dieu vouloit qu’ils
gouvernaffent, il fçauroit bien les y forcer, malgré toute leur re-
ftftance. Platon avoit d it, que dans une république de gens de bien,
il!y avoit autant d’empreffement à s’éloigner des charges, qu’il y
en a communément à s'en approcher. Vous avez vû cette idée fou-
vent réduite en pratique dans 1 hiftoire de leglife. |
Aufli pour avoir de tels évêques,prenoit-on toutes les précautions
poffibles. C ’étoit d’ordinaire aux vieillards les plus éprouvez, comme
dit Tertullien, que l ’on confioit le gouvernement. On prenoit un
a n c i e n prêtre ou un ancien diacre de la même églife, qui y eût reçu
le baptême, 8c n’èn fut point forti depuis: enforte que fa vie 8c
fa capacité M e n t connues de tout le monde. Il connoilfoit de fon
côté le troupeau qu’il devoit gouverner : ayant fervi fous plufieurs
évêques de fuite, qui l’avoient promu par dégrez, aux différent
Evêques Sc
Clercs.
Chryfoft% de fa-
cerd.
Hiß . I. X X II .
n. z£. 30. Aug,
ferm. 358.al.
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Plat. 1, Repub«
1. Rep<
Apolog. c* 35.
V. hifi.liv, x ii* mmÊm