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VII.
Co n t in u a t io n
d u fchifme ¿ e
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1 4 0 H i s t o i r e - E c c l e s i a s t i q u e :
R om a in e , qui avoit ufurpé fur eux une certaine
terre. Conllantius en ayant écrit à faint Grégoire ,
il répondit : Si cette terre leur appartient^ nous
voulons qu elle leur foit rendue , quand memei l s
ne fe réüniroient pas a 1 eglife : 8c s ils fe réunifient
5#£. XXXV-». 36V
, nous fommes prêts a la leur abandonner,
quand même ils n'y auroient aucun droit. Car
nous voulons ne leur lailTer aucun ptetexte de de-
meurer dans le fchifme.
Maxime de Salone étoit demeuré rebelle pendant
quatre ans. Le pape faint Gre'goire ayant appris
, qu’il avoit fait déchirer publiquement les lettres
, par lefquelles il lui défcndoit de faire fonction
d'évêque ; en écrivit ainfia Sabinien quietoit
alors fon nonce i C . P. Vous fçavez comme je le
ref fens, m o i , qui fuis preft a mourir , plutôt que
de voir le fiege de faint Pierre abbailfé de mon
tems. Vous connoiifez mon humeur. Je iouffre
long-tems : mais quand j ’ay une fois refolu de ne
plus fouffrir, j’affronte gayement tous les périls.
J’ai appris qu’ il a envoyé un de fes clercs , dire
que l’évêque Malchus a été tué en prifon , pour
l ’argent qu’ il devoit. Sur quoi vous n’avez qu’un
mot à dire à l’empereur, que fi j ’avois voulu tremper
d a n s la mort des Lombards, ils n auroient au-
jo u rd h u y , ni roi, ni duc. L'évêque Malchus , n’a
été ni emprifonné, ni maltraité rmais le jour qu’i l
a été jugé ôc condamné, le notaire Boniface l’emmena
dans fa maifon a mon infçu il y dîna 6c fut
traité avec honneur , 5c mourut fubitement la nuit..
C ’eft ce Malchus, qui avoit été fait évcque en St-
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’me.1’ 141
ci le, après avoir gouverné peu fidelement le patrimoine
deDalmatie.
Maxime ayant été plufieurs fois averti par le
pape , de venir à Rome rendre compte de fa condui
te, chercha diverfes excufes ; ôc enfin demanda,
que le pape envoyât quelqu’un à Salone , devant
qui il put fe juftifier, foûtenant même que l’empereur
l’avoit ordonné, A quoi faint Grégoire répond :
Nous n’avons reçu ordre , que de vous faire venir
ici : mais quand on en aurait furpris quelque-autre,
nous connoiifons fi bien le zele de l’empereur , 5c
fon refped pour les canons, que nous ne laiflerions
pas de faire nôtre devoir. Quant à ce que vous
craignez.fi f o r t , que nous ne vous puniilions d ’avoir
été ordonné fans nôtre confentement : quoique
ce foit une faute intolérable, nous vous la remettons
, fuivant l’ordre de l’empereur : pourvu que
vous ne demeuriez pas davantage dans la défobéïf-
fance. Mais on nous a dit d’autres chofes, que nous
ne pouvons nous empêcher d’examiner. Il lui réitéré
enfuite la défenfe de celebrer la meffe , 5c le commandement
de venir à Rome, dans le terme de trente
jours; prévenant les excufes,qu'il pouvoitalléguer,
d’être retenu par les magif trats, les foldats ou le
peuple..
Saint Grégoire écrivit en même-tems au clergé
5c aux nobles de Salone, ôc leur dit : Je m'é tonne,
que dans un fi grand clergé , ôc un fi grand peuple
, il fe foit à peine trouvé deux perfonnes, qui
ayent refufé de communiquer avec Maxime , 5c fe
foient iouvenus, qu ils font Chrétiens : fçavoir l’c—
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