
— 148 H i s t o i r e Ec c l e s i a s t i q u e ;
A N. 599. dont parle faint Grégoire , eft l’habit ecclefiaftique j,
qui commençoic à être diftingué de l’habit laïque ,
depuis l’établiffement des nations barbares : car les
clercs gardèrent l’habit Romain.
Saint Grégoire demande encore, que l’on défende
aux c le r c s ,. qui iont dans les ordres fa c re z , de
loger avec des femmes , autres que celles qui font
exceptées par les canons. Il recommande la tenue
des conci les , pour terminer les différends des é v ê qu
e s , entre-eux ou avec leurs ouailles, §c pour conférer
enfemble de la difcipline. Vous fç a v e z , dit- il,
qu’il eft ordonné par les canons, déteni r le concile
deux fois l’an, mais de peur qu’ il n’y ait quel que
empêchement neceifaire , nous ordonnons ,
toute excufe ceifante, qu’il fe tienne une fois l’an •„
afin que chacun foit retenu dans fon devoir par
l’attente du concile. Affemblez donc un conci le,
pour toutes ces chofes, à la diligence de l’évêquer
S y a g r iu s , Sc de l’abbé Cyriaque , Sc condamnez
fous peine d’anathême , tout ce qui eft contraire aux
canons. L ’évêque Syagrius nous envoyera par l ’abbé.
C y r ia q u e , la relation de ce qui fe fera paifé dans Iq
concile.
Il eft remarquable, que l ’évêque d’Âutun foie
chargé delà tenue de ce conci le, plutôt que celui
de Lion ou d’Arles. Mais c’ eft que le pape fçavoit
l ’affeêrion que les rois Sc la reine lui portoient -T
comme il le marque dans une lettre particulière au
*n, Epji.n). même Syagrius. Elle commence par des. remercie-
mens des bons offices qu’il a rendus à l’éveque
Auguf t in d’Angleterre , pour reconnoiffance def-
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m. e . 149
quels le pape lui accorde enfin le pallium , qu’il
demandoit depuis fi long-tems. Et pour en foû-
tenir la dignité , il donne à l’églife d’Autun le premier
rang dans la province, fans préjudice de Lion,
qui en eft la métropole , Sc l’églife d’Autun joüit
encore de cette prérogative. Saint Grégoire écrivit
à la reine Brunehaut, ôc aux rois Theodoric Se
Theodcber t fes petits-fils, touchant ce concile , auquel
l’abbé C yriaque devoir affifter ; dans la lettre
aux rois, ilfe plaint, que les terres de l’églife payent
des tributs : ôc Grégoire de Tours fait connoî tre,
que cet abus regnoit de fon tems ; lorfqu’il d i t ,
que le roi Childebert remit toutes fortes de tributs,
tant aux églifes , qu’aux monafteres de Cle rmo n te a
Auve rgne .
Saint Grégoire ordonna en particulier à farnt
Ar ig e évêque de G a p , d’affifter au concile, & de lui
en envoyer la relation : parce qu’il avoir en lui une
parfaite confiance. Saint Ar ige ou Ar idius, avoi t été
élu évêque de Gap , vingt ans auparavant en 579.
après la déposition de Sagittaire. Il affifta au concile
de Valence, &c au fécond de Mâcon,en 59 5.En même-
tems iaint Grégoire lui envoya par l’abbé Cyriaque
des dalmatiques , pour lui 5c pour fon archidiacre ,
leur en accordant l’ufage comme faint A r ig e l’avoic
demandé, étant à Rome. Il eft à croire que les
évêques de Gaule ne portoient pas encore ce vê te-
mentxar faint Grégoire en parle ,. comme d’une grâce
qui ne s’accordoit pas legerement. L ’archidiacre
de Gap fe nommoit Valaton 5c fut fucceffeur de
éàint Ar ige dans le fiege de cette églife. I mm
A i f 5 97.
Sup. n. z.-
vu. "Epifi. 114,
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Greg. x. liift»-
6.7.
v u . Epijt» Hi»-
Sup. x xx iv . rtr
4u n . >z.-
V. Coint. an?'
¿99. n• zz .
Vita S.Arig.api-
Boll. i.Maù-p^-
n o .-