
a » 3.06 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An . î z o . naftafe v iv o i t dans le monaftere*, où il paffa fep£
». i;. j. ans.
Ag^nmoi- En Occident la difeipline monaftique fleuriffoic
ne fchifmatique entre les difciples de faint Colora ban , lotfque leur
paix fut troublée par l’inquietude d’un moine-nom-
me Agrefte ou Agref tin. Il avoir été fecretaïre du-
roi Theodor ic , ôc touché de quelque mouvement
de pieté, il quitta tous fes biens & vint à Luxeu,où
il le mit fous la conduite de faint Euftafe , qui en
fut le fécond abbé. Quelque tems après, fous prétexte
de z e le , il demanda congé d’aller prêcher
1 evangile aux payens: car il y en avoir encore an
voifinage du monaf tere, dans les Sequanois, 8c plus
avant en Bavière , 8c faint Euftafe travailloit a v e c
fuccès a leur converfion jMa is ne jugeant pas Ag re f tin
propre à cette oeuvre, il le reprit de fa témérité
) 8c lui reprefenta ,. qu’il n’étoit pas encore
allez avancé dans la religion. Enfin ne pouvant le
retenir , il le lailfa aller. Agref tin ayant été jufques
en Ba v iè r e , fans y faire aucun fru i t , palfa as
A q u i lé e , où il s’engagea dans le fchifme des trois
chapitres , qu il avoit auparavant condamné , Sc
écrivit une lettre pleine d’aigreur & de reproches à
faint Attale fécond abbé de Bobio. Enfuite il revint
à Luxeu , Sc s’efforça d’attirer dans le lèhifme*
faint Euf tafe, qui au contraire effaya de le convertir
; 8c le vo y ant opiniâtre ,,il le chaffade fa communauté.
Agreftin ainfi rejette fe tourna de divers cotez*
pour groflir fon parti, & n’avançant rien, il inventa,
diverfes calomnies contre la réglé de faint Colom»
V* S. Enjlaf.
n. 6.
tom. z. Act.
pag+118.
îb id'. n . 3 o-l
L i v r e T r e n t e -S e p t i e ’m e . 3 0 7
ban, étant appuyé par Abellen évêque de Geneve
.fon parent. Celui-ci s’efforça d’engager les évêques
voifins à proceger Agref tin , 8c voulut gagner même
le roi Clotaire; mais ce prince connoiffant par lui-
même la fainteté de faint Co lomban, 8c de fes dif-
•ciples : aprèsavoir effayé envain de ramena* A g r e f t
in à la raifon , convoqua un concile , ne doutant
point que faint Euftafe n'y fçut bien défendre fa
réglé. Plufieurs évêques de Bourgogne s’affemble-
rent donc par ordre du roi au fauxbourgde Mâ-
con : Agref tin parut au milieu du conci le, & on
l ’obligea â propofer fes reproches contre la réglé
de faint Colomban. Il dit qu’elle contenoit des ob-
fervances fuperfluës 8c contraires aux canons. De
faire en mangeant le ligne de la croix fur la cuillere;
d e demander la benediétion toutes les fois que l’on
entroi t , ou que l ’on fortoit d’une maifon , dans
l ’enceinte, du monaftere. C ’eft que ces monafteres
■etoient fi nombreux, que tous les moines ne pou-
vo ient loger fous un même toit. Les évêques ne jugeant
pas ces reproches dignes de l ’examen d’un
c o n c i le , demandèrent fi Agreftin avoit autrechofe
aobjeéter. Il dit que faint Colomban avoit multiplié
à la meffe le nombre des oraifons : qu’il
avoit des ufages finguliers ; 8c il l ’accufa même
ff’herefie. Alors faint Euftafe s’adreffa aux évêqiies,
8c dit : C ’eft à vous à juger ceux qui enfeignent la
vérité dans l’églile , ou qui s’en éloignent. Ils lui
dirent : Nous voulons apprendre vos réponfes de
votre bouche. Il répondit : Je ne croi point contraire
a la relig ion, qu’un Chrétien faffe le figne
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