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que le Saint-Efprit proccdoit aufli du fils. Les Romains
, dit faint Maxime, rapportent des paifages
des peres latins, & de faint Cyrille d’Alexandrie, en
fon commentaire fur faint Jean : par lefquels ils
montrent, qu’ils ne font pas le fils principe du
Saint-Efprit : car ils fçavent, que le pere eft le feul
principe de l’un & de l’autre : du fils par la génération,
du Saint-Efprit par la proceflion. Ils veulent
feulement montrer que le Saint-Efprit, vient aufli
du fils , & par-là établir l’union ôc l’infeparabilité
de fubftance. Saint Maxime a commenté les oeuvres
attribuées à faint Denis l’Areopagite , &c ne
paraît pas les avoir révoquées en doute. A l’exem-
ple de la hiérarchie ecclefiaftique de faint Denis ;
to.i.p. 489- ôc fuivant la même méthode, il a compofé fa myf-
tagogie, qui eft une explication allégorique de la
meffe : mais elle eft au moins tres-utile pour s’af-
furer du fait, ôc voir fi la liturgie Greque étoit déf-
lors, telle qu’elle eft aujourd’hui,
x x x n . Cependant les Mufulmans faifoient toujours de
caiffL& Moavia grands progrès. Le calife Othman s’étant rendu
Hlmctein. odieux, parce qu’il favorifoit trop fes païens, ôc
Atuifarag. abufoit du trefor public : il s’éleva un parti contre
Theoph an 1 ^ ^ut affiegé à Medine dans fam aifon , on
cinft. t . i i 7. la força , il fut. maifacré, ôc l’Alcoran, qu’il par-
toit dans ion fe in , fut teint de fon fang. C ’étoit
la trente-cinquième année de l’Hegire 6 jj. dejefus-
Chrift. Othman étoit âgé de quatre-vingt-deux
ans, & en avoit régné douze. Aulfi-tôt fes ennemis
reconnurent pour calife Ah fils d’Aboutalib, cou-
fin germain ôc gendre de Mahomet. Mais ceux qui
L i v r e t r e n t e -n e u v i e ’m e . j 8i
n’approuvoient pas la mort d’O thman, fe déclarèrent
contre A li : excirez principalement par Âïche
la plus cherie des femmes de Mahomet, que l’on
nommoit la mere des Mufulmans. Il y eut une
guerre cruelle entre eux, ôc plufieurs fanglans combats
: le chef du parti contraire à Ali étoit Moavia,
qui depuis long - tems commandoit en Syrie, y
ayant été envoyé par Aboubecre , dés l’an treizième
de l’Hegire, 634. de Jefus-Chrift. Enfin Ali
ôc Moavia firent la paix en 660. la quarantième
année de l’Hegire, à condition que l’Irac, c’eft-à-
dire, l’Arabie ôc l’Orient demeurerait à A li ; & la
Syrie & l’Occident à Moavia,
Mais la même année A li fut tué par un Cavare-
gien. Ainfi nomma-t-on certains Mufulmans ichif-*
matiques, qui fe feparerent de lu i, fi-tôt qu’il'entra
en traité avec Moavia : ne pouvant fouffrir, qu’il
mît en compromis un point de leur religion auifi
important, que la fucceifion légitimé du prophète
ôc la qualité d’imam. A li fut aflaflïné pendant la
priere, âgé d’environ foixante ans, n’en ayant régné
que cinq, & toûjours en trouble. Ses feéta-
teurs le tinrent pour martyr ; ôc le lieu de fa fepul-
ture dans un defert, à l’Occident de C oufa, s’appelle
encore Mefched-Ali, le martyre d’A li, ôc eft
un pèlerinage fameux pour les Mufulmans. Il y en
a même une feéte confiderable, qui honore A l i ,
comme la créature de Dieu la plus parfaite après
Mahomet, & fon feul légitimé fucceifeur. Ils di-
fent, qu’Aboubecre, Omar ôc Othman, n’ont régné
que par fa tolérance. Mais ils regardent
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Theofh
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