
4 i 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pafteur apoftolique.Saint Acaire évêque d eN o y on ,
qui avoit été m o in e àL u x eu , fous le même abbe
faint Euftafe , agit iî puiffamment auprès du roi
Dagobert & des g ran d s , que l’on tira faint Orner
du monaftere, & on l ’ordonnaévêque de Teroüané
vers l’an 6$6 . Il travailla puiffamment à la conver-
fion des infidèles, ruina les temples, abolit l ’idola-
trie, & fit quantité de miracles. Quelque tems après
trois moines de L u x eu , fes compatriotes vinrent
travailler avec lui : fçavoir, M om m o lin , Ebertran
& Bertin ; tous trois prêtres, &c bien inftruits dans
les faintes écritures & la difeipline de l’Eglife. U n
feigneur tre s-riche, converti par faint Orner , lui
donna la terre de S ith iu , où ces trois faints prêtres
fondèrent un monaftere l’an 6 4 8 . onzième de C lo -
vis. Saint Mommolin en fut le premier abbé: puis
faint Bertin , dont l’abbaye garde encore le nom.
Saint Ebertran fu t abbé du monaftere de faint
Quentin en Vermandois.
Saint E loi & faint Oüen étant évêques, afïîfte-
’ rent au troifiéme concile de C h a llon, tenu par or-
; dre de Cloyis II. le vingt-cinquième d’Oéiobrc, &
comme l’on croit, l’an 644. On y fit vingt carions.
Le premier ordonne la confervation de la fo i de
Nice e, confirmée à C alcédoine : ce qui femble être
une précaution contre lçs nouveautez des M o n o -
thelites. Il eft défendu aux féculiers de fe charger
du gouvernement des biens des églifes : & à toute
perlonne de s’en mettre en poiTeifion, avant un jugement
légitimé. Après la mort d’un prêtre ou d’un
abbé, l ’évêque ni l’archidiacre ne prendront rien
L i v r e t r e n t e -h u i t i e ’ m e . 4 1 9
s des biens de la paroiffe , de l’h ôpita l, ou du monaftere.
C e canon fait c ro ire , que la plûpart des
hôpitaux étoient gouvernez par des prêtres. L ’eléc-
tion d’un évêque fera faite par les comp'rovinciaUx,
le clergé & les citoyens: fous peine de nullité.Il n’y
aura ni deux évêques dans une c ité , ni deux abbez’
dans uri monaftere. Perfonne ne recevra les ordres
fie re z pour de l ’argent : fous peine de dépofition.
SaintEloi & faint Oüen étant encore laïques avoient
puiffamment travaillé', pour examiner la fimoriie.
Quelques évêques fe plaignirent au concile que les
s feigneurs leur difputoient la difpofition des oratoires
bâtis dans leurs terres, & des biens qui leur
étoient attribuez : & la correction des clercs qui les
defTervoierit. Sur quoi.il fut réglé, que tés clercs &
l ’emploi de ces biens feroient en la puiffance de
levêque.
Il eft défendu, fous peine d’excommunication,
aux juges p u b lic s , d’aller par les paroiffes de la
campagne, 6c de contraindre les clercs ou les abbez
de leur préparer des repas ou des logemens. D é -
fenfes à tous les feculiers de faire des querelles, ou
tirer leurs armes pour bleffer quelqu’un dans les
aglifes &c leurs enceintes. Défenfes de fouffrir aux
fêtes, que des femmes chantent des chanfons desho-
nêtes dans l ’enceinte des églifes.Défenfes de vendre
des efclavcs, pour les envoyer hors le royaume de
Clo v is : de peur qu’ils ne demeurent toûjours en
fcrvitude,ou qu’étant Chrétiens ils ne viennent au
pouvoir des Juifs. Lé dernier canori regarde une
affaire particulière, & dépofe de l’épifeopat A g a -
H h h iij